L'organisation britannique pour la défense des droits de l'Homme au Sahara occidental, Adala UK, a dénoncé mercredi, la persistance du Maroc dans sa stratégie d'isolement des Sahraouis, en ciblant les observateurs internationaux, journalistes et militants pro-sahraouis se rendant dans la région. Adala UK a relevé que des dizaines de militants, journalistes et observateurs internationaux qui tentent d'entrer dans la ville occupée d'El Ayoun en réponse aux appels d'ONG sahraouies dans le cadre d'une campagne pour la levée du blocus imposé par le Maroc dans les territoires sahraouis, sont "souvent traqués". Elle ajoute que des activistes humanitaires qui voulaient prendre part à des actions non-violentes, de résistance contre l'occupation marocaine du Sahara occidental, ont "également été traqués par les forces du Makhzen qui espère cacher ses violations aux droits de l'Homme dans la région à l'opinion internationale". Selon l'ONG britannique, Adala UK, cette campagne d'intimidation a pris des "proportions inquiétantes" ces derniers temps. Elle rapporte qu'en Septembre, les forces de sécurité marocaines ont procédé à une expulsion de la journaliste française du quotidien ‘‘Le Monde'', Camille Larco, immédiatement après son arrivée à l'aéroport international de Dahkla. Deux militants espagnols du Conseil national espagnol de la jeunesse, en l'occurrence, Julia Prieto et Ruben Campos, ont également été expulsés. L'hôtel dans lequel ils ont séjourné a été pris d'assaut par la police, qui a procédé à l'expulsion des militants vers la ville marocaine d'Agadir. L'organisation cite les précisions d'un militant sahraoui, Brahim Mohamed, qui a expliqué que "les agissements émanant des autorités de l'occupation marocaine qui consistent à expulser ou à refuser l'accès à la presse internationale, aux militants et aux observateurs, démontrent clairement la stratégie de Rabat de vouloir instaurer un blackout sur les violations perpétrées continuellement par les forces marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental". L'administration marocaine tente de justifier ces agissements inacceptables, en accusant ces visiteurs de "radicaux pro-sahraoui, qui cherchent a provoqué des troubles", note l'ONG qui affirme que 83 personnes se sont vues refuser l'entrée dans les territoires occupés depuis le début de l'année. D'autres militants européens ont réussi à accéder aux territoires occupés, mais ont ensuite été expulsés et transférés vers d'autres villes marocaines. "A travers toutes ces manœuvres, les autorités marocaines tentent d'empêcher toutes formes d'investigation et critiques sur les crimes odieux commis par les forces marocaines contre les populations sahraouies dans les territoires occupés du Sahara Occidental", est-il affirmé. Adala UK estime que ces agissements indiquent sur la nature du blocus sur l'information, et le silence pratiqué par les autorités marocaines dans les territoires sahraouis. Il est rappelé que cette stratégie du contrôle des entrées et sorties des territoires occupés est pratiquée depuis 1975. Adala UK qualifie cette situation d'" une forme de prise d'otage collectif d'un peuple dont le seul tort et de vouloir vivre librement". L'ONG réitère, encore une fois, son appel à la mise en place immédiate d'un mécanisme international et impartial de surveillance des droits de l'homme dans les territoires sahraouis, dans le cadre de la mission de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (MINURSO). Elle condamne "fermement" le blocus imposé sur les territoires occupés du Sahara occidental et exhorte l'instance onusienne à assumer ses responsabilités dans le dossier sahraoui, exigeant a fortiori la levée de ce blocus.