Des milliers de Hongkongais ont bravé dimanche l'interdiction de manifester pour descendre dans les rues après les violentes agressions dont ont été victimes cette semaine deux militants, selon les médias. Les autorités avaient interdit le rassemblement organisé à Tsim Sha Tsui, un quartier très densément peuplé, connu pour ses boutiques de luxe et ses hôtels. Elles avaient invoqué des raisons de sécurité, après les violents affrontements entre les forces de l'ordre et la frange la plus radicale des manifestants. Mais dimanche à la mi-journée, des milliers de personnes se sont jointes à ce rassemblement interdit entendant, pour le vingtième weekend consécutif de manifestations, continuer à faire pression sur le gouvernement local. Depuis l'interdiction par les autorités début octobre du port du masque lors des manifestations, Hong Kong connait une flambée de violence, avec de nombreux actes de vandalisme ciblant des sociétés accusées de soutenir le gouvernement. Mais les violentes agressions dont ont été victimes deux militants cette semaine a exacerbé le mouvement. Mercredi, Jimmy Sham, une des figures du camp "pro-démocratie", avait été hospitalisé après avoir été violemment agressé "à coups de marteau" par des inconnus. M. Sham est le principal porte-parole du Front civil des droits de l'homme (FCDH), une organisation qui prône la non-violence et a été à l'origine des plus grandes manifestations pacifiques de ces derniers mois. Samedi soir, un homme de 19 ans, qui distribuait des tracts appelant à manifester a été grièvement blessé par un assaillant qui l'a poignardé au cou et à l'abdomen. Figo Chan, du FCDH, a déclaré que les partisans de la démocratie devaient montrer que leur détermination demeure "intacte". "Si nous ne sortons pas demain, la violence prévaudra et s'intensifiera: la violence infligée par le régime, la police et les triades locales", a-t-il déclaré samedi aux journalistes.