Des milliers de manifestants antigouvernementaux se sont rassemblés hier à Hong Kong devant une gare controversée d'où partent des trains à grande vitesse pour la Chine continentale, afin de maintenir la pression sur l'exécutif local pro-Pékin. C'est la première manifestation d'importance depuis le saccage le 1er juillet du Parlement local par des protestataires masqués et jeunes pour la plupart. Depuis des semaines, le centre financier international est plongé dans une profonde crise politique déclenchée par un projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine. Le rejet du texte s'est traduit par d'immenses manifestations pacifiques mais aussi une série d'affrontements violents avec la police. Le texte a été suspendu mais cela n'a pas suffi à apaiser la colère qui s'est transformée en un mouvement plus vaste pour réclamer des réformes démocratiques et l'arrêt de l'érosion des libertés dans le territoire semi-autonome. Des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Tsim Sha Tsui, quartier très couru des touristes du continent, dans la partie continentale de Hong Kong. Le rassemblement est présenté par les manifestants comme le moyen de leur expliquer le mouvement. En Chine, les informations sont lourdement censurées par "la grande muraille informatique". Les manifestations de Hong Kong y sont décrites comme violentes, résultant d'un complot ourdi de l'étranger pour déstabiliser la mère patrie, pas comme un mouvement populaire massif contre la mainmise croissante de Pékin sur la ville. Les manifestants réclament l'annulation pure et simple du projet sur les extraditions, une enquête indépendante sur l'utilisation par la police de balles en caoutchouc, une amnistie pour les personnes arrêtées et la démission de la dirigeante de Hong Kong, Carrie Lam.