La diversification des relations commerciales et économiques entre la Russie et les pays africains a été au centre des débats du 1er Forum économique russo-africain, tenu mercredi à Sotchi (Russie). Organisés dans le but de développer la coopération et le partenariat entre la Russie et l'ensemble des pays du continent africain, les travaux du Forum, tenus au centre des médias du Parc Olympique de Sotchi, se sont déroulés en présence d'une cinquantaine de chefs d'Etat et de Gouvernement africains, dont le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah. Outre la session plénière du Forum, animée sous le thème: "Russie-Afrique: faire valoir le potentiel de coopération", les travaux ont vu l'organisation de 28 panels de haut niveau, portant notamment sur la création des liens économiques, les projets communs et la collaboration entre la Russie et l'Afrique dans différents secteurs économiques. Au cours de ces panels, les perspectives de la coopération dans des domaines comme l'énergie et les mines, les finances, l'industrie, l'habitat et la construction, la santé, les technologies nucléaires, les infrastructures de transport, l'innovation et l'entreprenariat, ont été débattus par les participants russes et leurs invités africains. Les questions liées à la mise en œuvre de projets communs, aux conditions et risques du partenariat, à l'investissement et au financement des projets, à la croissance économique, à la contribution de la jeunesse et au rôle de la femme dans le développement, figuraient également à l'ordre du jour des panels. Présente au Forum, la commissaire de l'Union Africaine (UA), chargée des infrastructures et de l'énergie, Amani Abu-Zeid, a indiqué que l'Afrique constituait un "bloc économique important", affirmant que la création de la Zone de libre échanges africaine (ZLECAF) devrait dynamiser davantage les échanges commerciaux interafricains, mais également avec d'autres partenaires comme la Russie. Pour sa part, le ministre russe du Développement économique, Maxime Orechkine, a reconnu que les échanges commerciaux entre la Russie et l'Afrique étaient "minimes" jusqu'aux cinq dernières années où ils avaient été doublés pour atteindre 20 milliards d'euros. Le même constat a été fait, quelques heures avant, par le président russe, Vladimir Poutine, dans son allocution d'ouverture du Sommet Russie-Afrique. Les panels ont été marqués par l'annonce du financement "très prochainement" par deux banques russes de projets communs à hauteur de cinq (5) milliards d'euros dans dix (10) pays africains. Concernant la transformation et la valorisation localement des ressources naturelles de l'Afrique, débattue avec insistance, les participants ont souligné la nécessité de coopérer davantage à travers le montage de projets communs. A signaler qu'une plateforme regroupera les recommandations dégagées par les travaux du Forum pour parvenir à réunir les conditions favorables au développement des relations économiques et commerciales entre la Fédération de Russie et les pays d'Afrique. L'Algérie a participé au Forum avec une délégation de haut niveau conduite par le Chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, et composée du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, le ministre des Finances, Mohamed Loukal et le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab. "La participation de haut niveau de l'Algérie à l'évènement démontre sa volonté de faire avancer les intérêts du continent africain, mais aussi ses propres intérêts", avait indiqué la veille M. Boukadoum dans une déclaration à la presse. Le Forum s'est déroulé sous la coprésidence de Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie, et d'Abdelfattah Al-Sissi, président de la République arabe d'Egypte, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'Union africaine (UA).