Dans son discours prononcé jeudi à Sotchi (Russie), à l'ouverture des travaux du 1er sommet Russie-Afrique, le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, a exposé, à travers des observations et propositions, la contribution de l'Algérie, «qui entretient avec la Russie, une bonne relation basée sur le renforcement des intérêts mutuels», a-t-il précisé, visant à développer la coopération Afrique-Russie. En premier lieu, pour le chef de l'Etat, «les relations privilégiées qui lient la Russie et nombre de pays africains, y compris l'Algérie, sont aptes à constituer un exemple à suivre et à avoir un impact positif sur l'ensemble des pays africains». L'Algérie estime que «le raffermissement de nos relations globales est tributaire d'une forte participation de l'UA à ce processus, d'autant que notre organisation continentale a prouvé, à travers presque une génération, son rôle avant-gardiste, incontournable, dans la contribution aux côtés des pays membres à la consolidation du continent africain et à la promotion de ses relations avec les partenaires étrangers». Deuxièmement, poursuit Abdelkader Bensalah, au moment où les relations internationales font face à une véritable crise de confiance résultant d'actions unilatérales, il nous appartient d'œuvrer, avec une grande détermination, à préserver et appuyer les règles fondamentales qui sont à même de régir la communauté et les relations internationales et de consolider le système multilatéral, afin de garantir la sécurité et le bien-être des prochaines générations». Pour l'Algérie, «les priorités du partenariat Russie-Afrique escompté doivent tenir compte du besoin incessant d'œuvrer ensemble à conférer davantage d'efficacité à l'activité des pays africains dans le processus de prise de décisions au niveau mondial, notamment à travers la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies et une plus large participation des pays africains au sein de cette instance». Au plan économique, enfin, «l'Afrique, a déclaré le chef de l'Etat, aspire à un rôle pionnier clair en vue de garantir son intégration graduelle dans les échanges commerciaux mondiaux, qui doit se faire à travers l'établissement d'un partenariat économique efficient avec les partenaires étrangers, un partenariat à même de drainer les ressources financières et les moyens technologiques devant garantir une croissance économique durable, qui tient compte des considérations de sécurité écologique et des besoins du développement social». Abdelkader Bensalah a insisté sur le volet formation (y compris la recherche, l'ingénierie et les spécialités techniques et académiques), pour laquelle «il est nécessaire de trouver de nouveaux mécanismes pour booster cette coopération, notamment dans les secteurs des technologies modernes». «A cet effet, a-t-il souligné que la contribution de la Russie est appréciable et pourrait nous aider à nous tourner vers de nouveaux horizons en matière de coopération. Les sociétés et entreprises russes sont, sans doute, capables de renforcer cette coopération à travers l'investissement et le lancement de projets communs dans des secteurs prioritaires». Auparavant, le chef de l'Etat a évoqué le soutien indéfectible et inconditionnel du peuple russe ami aux mouvements de libération africains dans la lutte des peuples africains contre l'oppression coloniale. En marge du 1er Sommet Russie-Afrique, lors de son entretien avec Abdelkader Bensalah, le président russe, Vladimir Poutine, a indiqué que son pays souhaitait «sincèrement» à l'Algérie de «surmonter ses difficultés et qu'il est persuadé que tout se déroulera de manière à ce que le peuple algérien en profite, qu'il renforce son Etat et sa souveraineté», a rapporté l'Agence russe Sputnik, citée par l'APS. Selon le président russe, Moscou attache «une grande importance au développement du partenariat stratégique avec l'Algérie, qui est l'un de ses partenaires économiques principaux en Afrique et dans le monde arabe». Les échanges russo-algériens, a-t-il poursuivi, ont augmenté de «18 % en 2018 pour atteindre presque 5 milliards de dollars». Le chef de l'Etat participe aux travaux du sommet Russie-Afrique, destiné à relancer et renforcer le cadre renouvelé du partenariat entre la Russie et l'Afrique, à la tête d'une délégation de haut niveau composée du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, le ministre des Finances, Mohamed Loukal et le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab.