La campagne électorale au titre de la présidentielle du 12 décembre, devrait passer, selon certains indicateurs, à une vitesse supérieure lors des prochains jours, d'autant que des observateurs tablent sur l'émergence d'alliances qui feraient pencher la balance à l'avantage d'un candidat sur un autre. Pour l'enseignant à la faculté des Sciences politiques d'Alger, Redouane Bouhidel, la campagne électorale au titre du scrutin du 12 décembre, sera marquée, lors des prochains jours, par l'apparition d'alliances politiques "qui auraient été préparées en coulisse". Des partis politiques "de taille", parmi ceux qui n'ont présenté aucun candidat à la présidentielle, ni exprimé encore leur position vis-à-vis des cinq prétendants, feront surface, lors des prochains jours, et afficheront leur soutien en faveur d'un des candidats, a-t-il poursuivi. Il a évoqué, dans ce sens, la réapparition d'anciennes alliances qui seront "de nouveau relancées", outre les orientations annoncées par les candidats dans leurs discours, qui pourront "constituer un terrain d'entente et un facteur d'attraction d'un courant politique aspirant à se positionner à l'avenir" sur la scène politique. Parmi les formations politiques qui devront annoncer prochainement leur soutien à un candidat, figure le parti du Front de libération nationale (FLN), qui a préféré, contrairement à son rival politique, à savoir: le parti du Rassemblement national démocratique (RND), ne pas présenter de candidat dans la course à la présidentielle, se contentant, jusqu'à présent, d'inciter les citoyens à se rendre aux urnes, au vu de l'importance de cette élection pour l'avenir du pays, a-t-il ajouté. Même si plusieurs partis politiques sont désormais "rejetés par le peuple", notamment le Hirak qui revendique leur départ, car associés à l'ancien régime, M. Bouhidel a dit qu'il ne fallait pas omettre qu'ils "ont une base significative, ce qui constitue un élément non négligeable, lorsqu'il s'agit de la création de ce genre d'alliances, pour faire la différence dans l'opération de mobilisation à travers les wilayas. Revenant sur le débat télévisé prévu vendredi entre les cinq candidats, M. Bouhidel a estimé qu'il "est à même de dresser le profil du prochain président", d'évaluer chaque candidat et sa côte auprès de l'opinion publique nationale en général et des électeurs en particulier. Même avis partagé par M. Amar Belhimer, président du comité politique de l'instance nationale de médiation et du dialogue qui avait préparé le terrain pour l'organisation de l'élection présidentielle. Des alliances feront probablement surface, selon M. Belhimer, rappelant, dans ce sens, l'expérience politique avérée de deux ou trois candidats ayant déjà occupé de hautes fonctions au sein de l'Etat, et qui sont connus par les militants des autres formations politiques qui n'ont pas présenté de candidats. Pour M. Belhimer, le recours aux alliances est mû par "la maturité relative" relevée dans les discours de certains candidats à l'approche de la fin de la campagne électorale, ce qui leur permettra de gagner la confiance de ceux qui voient en eux une alternative. La disparité de niveaux des discours de plus en plus apparente Dès la deuxième semaine de la campagne électorale, certains candidats se sont démarqués par leurs discours, a estimé M. Redouane Bouhidel. "Nous relevons davantage de profondeur dans le traitement des sujets par les prétendants à la Magistrature suprême qui ont mis à profit les critiques essuyés durant la première semaine et évité les erreurs commises par leurs adversaires". Après des discours "superficiels et utilisant la langue de bois", certains candidats "ont décidé d'opter pour le dialogue, en ciblant certaines catégories et en choisissant des sujets primordiaux pour le public", a relevé M. Bouhidel. Décortiquant la première semaine de la campagne électorale, il a qualifié les discours de "populistes, répétitifs et généralistes", alors que les programmes électoraux doivent être détaillés et orientés. "Au lieu de proposer des solutions et des mécanismes réalisables sur le terrain, les discours des candidats se résumaient en promesses irréalistes", a-t-il dit, ajoutant que les candidats étaient pratiquement à égalité et la compétition électorale restait ouverte".