La mort du général iranien, Qassam Soleimani, tué vendredi à l'aube dans des raids américains en Irak, fait planer un risque d'escalade dans la région, au moment où l'Iran promet de prendre sa "revanche". Réagissant à chaud, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a promis après avoir décrété un deuil de trois jours, "une vengeance implacable" pour le général Soleimani, "un symbole de l'armée iranienne et de l'Iran de manière générale". "Si Dieu le veut, son œuvre et son chemin ne s'arrêteront pas là, et une vengeance implacable attend les criminels qui ont empli leurs mains de son sang et de celui des autres martyrs", a dit l'ayatollah Khamenei sur son compte Twitter. Pour sa part, le président iranien, Hassan Rohani, qui a qualifié la mort du général Soleimani d'une "grande perte", affirmant que "l'Iran et les forces libres dans la région prendront leur revanche". "Cet acte vil et lâche est un autre signe du désespoir et de la faiblesse de l'Amérique dans la région", a souligné le président Hassan Rohani, dans un communiqué. De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif a condamné la mort de Soleimani "sur ordre" du président américain Donald Trump, indiquant que"l'acte de terrorisme international des Etats-Unis, ciblant et assassinant le général Soleimani, est une escalade extrêmement dangereuse et imprudente". Tandis que les Gardiens de la Révolution, l'armée d'élite iranienne, ont également crié "vengeance" après la mort de leur général et annoncé une réunion "extraordinaire" du conseil suprême de sécurité nationale. Parallèlement, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Téhéran et dans d'autres villes iraniennes, après la prière du vendredi, pour dénoncer le meurtre du haut commandant iranien, Qassem Soleimani, tué dans un raid américain à Baghdad. Soleimani était à la tête de la "force al-Qods", entité en charge des opérations extérieures au sein des Gardiens de la Révolution. Par ailleurs, plusieurs pays dont la France, la Russie, l'Otan, la Grande Bretagne, ont mis en garde contre une nouvelle escalade à l'aune des derniers développements dans la région. Le Moyen-Orient, "terre de tous les conflits" La région du Moyen-Orient reste historiquement "la terre de tous les conflits". Convoitée et mise souvent dans le collimateur des grandes puissances, compte tenue de ses richesses, la région est devenue un "champs de guerre pour les règlements de comptes", estiment les observateurs. Les mêmes sources ajoutent que les Etats-Unis, qui cherchent à garder leur statut de la première puissance mondiale, n'ont jamais quitté la région depuis le début du nouveau siècle. En effet, depuis 2003, les troupes américaines sont dans la région sous prétexte de nettoyer l'Irak des armes nucléaires. Après la fin de la guerre en Irak, les Etats-Unis ont maintenu leurs troupes pour "sécuriser" l'Irak et les champs pétroliers, en attendant, selon la diplomatie américaine, de voir une transition politique réussir dans le pays. L'attitude de Washington n'était, selon l'Iran, qu'un prétexte pour s'"approcher" du pays et mettre main mise sur les richesses de l'Irak et de la région de manière générale. Le "désir" de s'emparer des richesses de l'Irak a été longuement évoqué par les manifestants irakiens rassemblés en masse autour de l'ambassade des Etats-Unis suite aux frappes aériennes américaines contre les forces pro-gouvernementales "Hachd al-Chaaabi" irakiennes, ayant fait 25 morts, dimanche à la frontière irako-syrienne. L'attaque contre les forces du "Hachd al-Chaabi" a été justifiée par le Pentagone américain qui a accusé ces dernières de disposer d'armes capables de "nuire aux intérêts de Washington et ses partenaires dans la région". Selon les Irakiens, la présence des troupes américaines en Irak n'est plus justifiée. "Elles ne sont là que pour pomper le pétrole irakien", ont dénoncé plusieurs manifestants, relevant que cette situation est à l'origine de la pauvreté et du chômage galopant dans la région. L'assassinat du général, Qassam Soleimani, dans des raids américains, intervient selon les observateurs de la scène irakienne, compte tenu du "soutien" apporté par l'Iran aux manifestants irakiens devant l'ambassade américaine et dans leur mouvement de contestation pour un "nouvel Irak". Le mouvement irakien, ayant débuté depuis le 1er octobre, réclame essentiellement "l'instauration d'un nouvel Irak où les relations avec les Etats-Unis seront réduites à leur strict minimum", s'accordent à dire les observateurs.