Les autorités marocaines empêchent systématiquement les rassemblements en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui et entravent le travail des ONG sahraouies des droits de l'Homme au Sahara occidental occupé, a dénoncé l'ONG américaine Human Rights Watch. Les autorités marocaines "empêchent systématiquement les rassemblements en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui, et font obstruction au travail de certaines ONG sahraouies de défense des droits de l'Homme et agressions physiques contre des militants et des journalistes, en détention ou dans la rue", s'indigne l'organisation dans son rapport annuel de 2019 sur les droits de l'Homme présenté mardi. L'organisation américaine, dans son rapport, a enregistré "la détention continue de 23 Sahraouis par le Maroc après avoir été condamné à la suite de procès inéquitables en 2013 et 2017 sur la base d'aveux forcés, sans enquête sérieuse sur leur torture physique dans les postes de police et de la gendarmerie, après les affrontements qui ont éclaté suite au démantèlement violent et sanglant par les autorités marocaines du camp de protestation Gdeim Izik près d'El-Ayoun occupé, en 2010". Le rapport a indiqué également qu'"en juillet le régime marocain avait annulé la décision d'autoriser la Française Claude Mongin, l'épouse de Naâma Asfari, prisonnier politique sahraoui au sein du groupe Gdeim Izik, après l'avoir autorisée à entrer sur le territoire marocain pour la première fois en trente mois". L'ONG a également souligné que le processus de paix supervisé par les Nations Unies, entre le Front Polisario et le Maroc pour l'autodétermination au Sahara occidental, est au point mort depuis la démission de l'envoyé spécial Horst Kohler, et qu'aucun successeur n'est désigné pour le moment. Dans un rapport sur l'état des droits de l'Homme au Sahara occidental occupé, l'Association des défenseurs des droits de l'Homme des Sahraouis (Codesa) a dénoncé les violations continues par l'occupant marocain des droits fondamentaux du peuple sahraoui, en particulier le droit à l'autodétermination et à l'indépendance. La Codesa a abordé les violations commises par le Maroc au cours du mois de novembre 2019 dans le domaine des droits de l'Homme à l'égard des civils sahraouis dans les villes du Sahara occidental, où les services militaires et civils marocains continuent de confisquer les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels dans un déni flagrant du droit international, du droit humanitaire et des droits de l'Homme. Des cas de violation ont été soulevées par de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l'Homme et un ensemble de résolutions des Nations Unies relatives à la question du Sahara occidental face aux atteintes aux droits fondamentaux dans les territoires occupés. De nombreuses instances parlementaires, qui ont également évoqué ces violences, ont appelé le Royaume du Maroc à respecter les droits de l'Homme, à renoncer à confisquer le droit à l'expression, le droit à manifester pacifiquement et demandé la libération des prisonniers politiques sahraouis, ce à quoi Rabat n'a pas daigné répondre jusqu'à présent. Malgré la sourde oreille du Maroc, ajoute la Codesa, "un groupe de pays de l'Union européenne continue de soutenir l'occupant marocain en continuant d'exproprier le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination de manière pure et simple sur la base d'une politique conspiratrice visant principalement à exploiter les ressources naturelles, minérales et halieutiques du Sahara occidental, notamment par la France et l'Espagne". Le Maroc a continué de confisquer le droit des civils sahraouis à exprimer et manifester pacifiquement dans les villes du Sahara occidental, assiégeant de nombreux sites et lieux avec divers appareils répressifs et empêchant les manifestants sahraouis de les atteindre, en utilisant divers outils et moyens avec des pratiques dégradantes de la dignité humaine, a-t-on dénoncé dans le rapport.