L'ONG internationale des droits de l'Homme ''Human Rights Watch'' (HRW) a exhorté lundi le chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane, à respecter les droits de l'homme des Sahraouis dans leurs revendications à l'exercice du droit à l'autodétermination. Cet appel a été lancé dans une lettre conjointe de HRW avec 7 autres organisations régionales et internationales des droits de l'homme en prévision de l'élection, mardi, des nouveaux membres du Conseil des droits de l'homme de l'ONU par l'Assemblée générale des Nations unies. Dans la lettre adressée au chef du gouvernement marocain dans laquelle elle décrit une situation particulièrement critique des droits de l'homme aussi bien au Maroc qu'au Sahara occidental occupé, HRW souligne que les autorités marocaines ''instaurent des restrictions'' à l'encontre des Sahraouis à chaque fois qu'ils expriment leur droit à l'autodétermination. Le Maroc, poursuivent HRW et les autres ONG des droits de l'homme, ''use de plusieurs moyens contre les Sahraouis avec notamment des lois qui interdisent toute revendication adressée au Maroc sur le Sahara occidental occupé''. En conséquence, insistent ces 8 ONG régionales et internationales, ''le Maroc devrait abolir les lois qui criminalisent les revendications favorables à l'autodétermination du peuple sahraoui''. Plus encore, poursuivent-elles, ''le Maroc devrait permettre à tous les Sahraouis d'exprimer leurs points de vue, de manifester pacifiquement et de créer des associations indépendamment de leur orientation politique''. A ce propos, elles soutiennent que les autorités marocaines ''devraient accorder une reconnaissance légale aux associations dirigées par des activistes sahraouis telle que l'Association sahraouie des victimes des violations des droits de l'homme (ASVDH) et le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme (CODESA)''. Dans leur lettre adressée au Maroc, HRW et les autres ONG ont également exprimé leur préoccupation quant aux procès inéquitables en citant le cas des 24 prisonniers civils sahraouis de Gdeim Izik qui avaient été condamnés, en février dernier, à de lourdes peines par le tribunal militaire de Rabat. Soulignant que la justice marocaine n'a pas garanti, encore une fois, un procès équitable dans cette affaire tout en appelant à l'ouverture d'un nouveau procès, elles ont affirmé que le tribunal militaire marocain avait accepté les aveux des accusés sahraouis comme preuves, sans enquêter sur les affirmations de ces derniers qui avaient, pourtant, déclaré que ''ces aveux ont résulté de la torture".