OUZOU - Une cérémonie d'hommage et de recueillement à été organisée vendredi à Taourirt-Moussa, dans la commune d'Ait Mahmoud, au Sud de Tizi-Ouzou, à la mémoire du chanteur Matoub Lounes, à l'occasion du 64ème anniversaire de sa naissance. La cérémonie organisée par la fondation qui porte son nom a été marquée par la présence de citoyens venus des quatre coins du pays, rendre hommage au rebelle. Une gerbe de fleur à été déposée à sa tombe et au lieu de son assassinat par un groupe terroriste à Tala-Bouanane sur le chemin menant de Tizi-Ouzou à son village le 25 juin 1998. "Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des morts dans la mémoire des vivants", une réflexion tirée de son livre "Le rebelle" édité en 1996, est inscrite sur une banderole ornant le fronton du siège de la fondation éponyme, témoigne de la vision prémonitoire de l'artiste. Chanteur populaire engagé dans le combat démocratique pour, clamait-il, "une Algérie meilleure et une démocratie majeure", Matoub a consacré sa vie et son art à la défense de la dimension amazigh de l'identité nationale, de la démocratie, la laïcité et la liberté, faisant siennes toutes les causes justes. Grièvement blessé lors des évènements d'octobre 1988, le chanteur s'était opposé au terrorisme qui a frappé l'Algérie en condamnant les assassinats perpétrés et en portant la voix des siens. Le 25 septembre 1994 au soir, il fut enlevé, au lieu dit Takhoukht au Sud de Tizi-Ouzou, par un groupe terroriste puis libéré au bout de deux semaines sous la pression de la forte mobilisation populaire suscitée par son kidnapping, notamment dans sa région natale. Auteur d'une riche discographie musicale produite durant sa carrière s'étalant sur 30 ans, encore reprise aujourd'hui par des artistes, œuvre de Matoub se confond avec les joies et peines de sa vie d'homme, d'artiste, de militant et d'algérien. Récipiendaire de plusieurs prix pour son combat, en Europe, au Canada et aux Etats-Unis, le chanteur a continué à mettre son art et sa notoriété au service du combat contre le terrorisme, pour la démocratie et l'Algérie jusqu'à son assassinat le 25 juin 1998. Une exposition retraçant la vie et œuvre du rebelle est, par ailleurs, organisée au niveau du hall de la maison de la culture Mouloud Mammeri, à l'initiative de la direction locale de la culture en collaboration avec la fondation Matoub Lounes.