Le développement de l'enseignement des mathématiques passe par la mobilisation des moyens financiers "exceptionnels" et la mise en place de mesures incitatives en direction des élèves, estime le président de la Société de mathématiques d'Algérie (SMA), Rachid Bebbouchi. "Le développement de l'enseignement des mathématiques passe par la mobilisation des moyens financiers exceptionnels et la mise en place de mesures incitatives en direction de l'apprenant, dont une bourse conséquente pour les étudiants en maths", a déclaré à l'APS M. Bebbouchi, également vice-président de l'Union des mathématiciens africains chargé de l'Afrique du nord. Il préconise plusieurs autres mesures à même d'inciter les élèves à s'intéresser aux mathématiques, une filière qui connaît une régression "considérable" ces dernières années. M. Bebbouchi note qu'"avec plus de moyens", il est tout à fait possible d'organiser "plus de manifestations de vulgarisation des mathématiques et des formations didactiques des enseignants de cette matière au niveau du primaire, du moyen, du secondaire et même du supérieur". Il recommande aussi "plus d'activités mathématiques ludiques, de concours motivants comme l'expérience des jeux mathématiques et le lancement d'olympiades nationales". Pour étayer ses dires, il cite l'exemple d'un lycéen de Béjaïa qui a obtenu, il y a quelques années, la médaille d'argent aux Olympiades mathématiques africaines à Tunis pour choisir par la suite la... médecine. Le président de la SMA fait savoir, également, qu'il y a environ trois ans, seulement trois de la promotion ayant étudié au lycée de Mathématiques de Kouba (Alger), ont choisi de faire "le tronc commun MI (maths et informatique) et encore pour devenir informaticien". La raison selon lui, se trouve dans l'absence, après le Baccalauréat de mesures d'encouragement qui peut motiver l'élève à choisir la filière mathématiques. Toutefois, et paradoxalement, la recherche, selon M. Bebbouchi, "se porte bien, vu que nous comptons en 2018 cinquante-cinq laboratoires de mathématiques avec 276 équipes de recherche de trois personnes ou plus. La contribution mathématique en publications à l'échelle internationale est de 0,32 % et à l'échelle africaine, elle avoisine les 23 %, ce qui lui confère la place de leader africain", souligne-t-il. Lors du dernier Conseil des ministres, le ministre de l'Education avait présenté un exposé analytique sur la réalité de l'Ecole, caractérisée par un recul des filières Mathématiques et Math techniques et de l'Enseignement technologique outre la prédominance de la mémorisation et restitution (parcoeurisme) sur la réflexion scientifique et logique et l'esprit d'initiative. Le ministre avait présenté une feuille de route pour l'amélioration de la qualité de l'enseignement en promouvant les filières Mathématiques et Math techniques pour augmenter le taux d'accès à ces filières, estimé actuellement à 3.46%, avec la prise de mesures incitatives pour encourager les élèves à s'orienter vers ces filières.