Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé jeudi que le Hirak, dont le premier anniversaire sera célébré vendredi par les Algériens, était un "phénomène salutaire", mettant en garde contre "toute tentative d'infiltration quelle soit de l'intérieur ou de l'extérieur". Lors de sa rencontre périodique avec les médias nationaux, le Président Tebboune a indiqué avoir signé "un décret consacrant le 22 février Journée nationale, sous la dénomination de 'Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie'", précisant que "cette Journée nationale, dont le décret présidentiel sera publié au Journal officiel, sera célébrée tous les ans". Réaffirmant que "le Hirak béni a préservé le pays d'un effondrement total", M. Tebboune a déclaré que "l'Etat national a failli s'effondrer totalement comme ce fut le cas dans certains pays, aujourd'hui, en quête de médiations pour le règlement de leurs problèmes". "L'effondrement de l'Etat national est synonyme de l'effondrement de toutes ses institutions, et toutes les données laissaient présager un tel scénario", a fait savoir le président de la République, ajoutant que "Dieu merci, le peuple a, grâce à sa maturité, déjoué le complot tout en réussissant à réaliser plusieurs de ses revendications". Pour le reste des revendications du Hirak, "nous nous y attelons, car, je me suis engagé personnellement à réaliser l'ensemble des revendications", a poursuivi le président Tebboune. Evoquant les questions internationales, et notamment la crise libyenne, le Président Tebboune a exprimé son optimisme quant au règlement de cette crise. "Personnellement, je suis optimiste quant au règlement de la crise libyenne, et cela pour les raisons invoquées par les Libyens eux-mêmes qui ont exprimé leur confiance à l'Algérie", a-t-il déclaré expliquant que "notre implication dans le règlement de la crise en Libye est une démarche sincère et désintéressée, sans aucune arrière pensée expansionniste, économique ou commerciale". "Le plus important pour l'Algérie est de rendre la pareille au peuple libyen qui a aidé les Algériens durant la Guerre de libération nationale (...), de protéger nos frontières de graves dérapages et de renouer ensuite avec l'édification du Maghreb arabe", a-t-il ajouté. Les protagonistes libyens "sont tous favorables" à l'implication de l'Algérie dans la démarche de règlement de la crise en Libye, a soutenu M. Tebboune, révélant que "certains d'entre eux, et dans les deux camps, ont affirmé qu'hormis l'Algérie, ils ne font confiance à personne d'autre". Estimant qu'il est difficile, aujourd'hui, de stopper une guerre "par procuration", le président de la République a fait état de causes sous-jacentes "complexes" en ce sens que "le problème n'est pas tant entre Libyens mais bien la présence étrangère en Libye". Le Président Tebboune a expliqué en outre son optimisme par le fait que tous les intervenants en Libye "sont des frères ou des amis", affirmant que l'Algérie entretient de bonnes relations avec l'Egypte, les Emirats Arabes Unis, la Russie et la Turquie et est, par conséquent, capable de réunir toutes les parties et d'être un arbitre "impartial". Pour le Président Tebboune, le troisième éléments dans notre démarche pour le règlement de cette crise "est la volonté de l'Algérie de faire profiter les Libyens de notre amère expérience de division, de tragédie et de sang à un certain moment de notre histoire", soulignant qu'il "n'y a pas solution en dehors du dialogue, de la tolérance et de la concorde entre belligérants". "Aujourd'hui, une opportunité précieuse est offerte après que toutes les tribus fortes en Libye -prêtes à venir en Algérie- aient accepté l'intervention et la contribution de l'Algérie au règlement de la crise" dans ce pays, a précisé le président Tebboune, ajoutant "nous voulons rééditer l'expérience du Mali en Libye à travers l'encouragement de la création d'un Conseil national de transition en Libye et d'institutions de transition à même d'aboutir à des élections législatives réelles permettant la désignation d'un gouvernement par le Parlement...". "L'important est de mettre fin aux tueries des Libyens par des armes sophistiquées provenant de l'étranger et non plus celles laissées par de l'ancien régime et distribués au Sahel", a-t-il dit, ajoutant que "la Libye est aujourd'hui le théâtre d'un conflit idéologique, expansionniste et d'intérêts", a soutenu le Président Tebboune, ajoutant que "les Libyens souhaitent, à présent, vivre libres dans leur pays et profiter de ses richesses". A la fin de cette entrevue, le président de la République a réitéré son engagement à accorder périodiquement des entrevues aux médias nationaux en fonction des circonstances et des nouveautés, d'autant que "l'information juste permet d'éviter les fausses interprétations et les rumeurs", invitant les journalistes à accomplir leur devoir d'informer et à privilégier l'information au commentaire. "La liberté d'expression est l'un des fondements de la démocratie", a-t-il souligné.