La Déléguée nationale à la promotion et à la protection de l'Enfance, Mme Meriem Cherfi, a exprimé jeudi à Alger son optimisme quant au "renforcement" de la place de la femme algérienne dans la nouvelle Constitution. Intervenant lors d'une conférence sur "la place de la femme algérienne dans la législation nationale et internationale", organisée par l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger, la présidente de l'Organe national de Protection et de Promotion de l'Enfance (ONPPE) a mis en avant le grand intérêt accordé à la femme algérienne dans les politiques nationales visant sa protection et la garantie et la promotion de ses droits à la faveur "des principes constitutionnels et des engagements internationaux de notre pays, notamment ceux inhérents à la parité homme/femme, la protection contre la violence et la représentation politique". D'autre part, Mme Cherfi est revenue sur "la diversité des lois et législations qui protègent la femme algérienne, notamment la Constitution et les lois sur la famille, la nationalité, l'enfance, outre le code pénal, le code de procédure civile et administratives", ajoutant qu"'il est certain que la nouvelle Constitution renforcera davantage la place de la femme". L'ONPPE se veut un grand chantier où "des efforts incessants sont fournis, au quotidien, pour communiquer avec la famille algérienne et être à l'écoute de ses préoccupations, et compte tenu de la relation femme-enfant, la femme étant le noyau de la famille, nous devons œuvrer sans cesse à sa promotion, et partant à celle de l'enfant", a-t-elle souligné. Mme Cherfi a estimé que de par ses fonctions de déléguée de la promotion et de la protection de l'Enfance, elle a pris connaissance des défis auxquels la femme fait face et de sa pleine conscience de ses droits et ceux de ses enfants, citant la réception de 5000 appels par jour, la plupart effectués par des femmes. Un total de 330 appels de signalement en rapport avec les enfants ont été reçus via le numéro vert 1111 depuis le début de l'année en cours, dont 262 concernent les filles. De son côté, Dr. Boudjemâa Souilah, spécialiste en Droit et relations internationales, a indiqué que l'Algérie avait ratifié, le 22 janvier 1996, la Convention sur l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), avec des réserves sur certains articles (9,15,16, ...etc), étant incompatible avec les dispositions de la législation nationale qui s'inspire de la Charia, notamment en ce qui a trait au Code de la famille et au Code de la nationalité, relevant, par là même, l'attachement de l'Algérie aux réserves qu'elle avait affichées. La même source rappelle que la législation nationale avait consacré "une importante place" à la femme algérienne, notamment la Constitution qui lui a donnée une large marge de participation à la vie politique et à la société, ainsi que les lois organiques qui fixent les quotas et la participation politique au sein des assemblées élues. Dans une allocution prononcée à l'occasion , le président de l'Assemblée populaire de la wilaya (APW) d'Alger, Karim Bennour, a abordé les différents efforts consentis par l'Etat en vue de promouvoir le rôle de la femme algérienne, préserver ses acquis, ses droits et l'ériger en un partenaire à part entière, outre son rôle efficace durant la Guerre de Libération Nationale et lors de la phase d'édification nationale. Pour rappel, la conférence organisée dans le cadre des festivités célébrant la Journée mondiale de la femme, en présence de représentants des autorités locales, de la société civile et des Scouts musulmans algériens (SMA), a vu l'intervention de M. Aissa Meghari, Directeur de la Formation au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, qui a mis en exergue la place de la femme dans la législation islamique.