Le groupe de contact de l'Union africaine (UA) sur la Libye tient, jeudi à Oyo, une réunion consacrée à l'examen de la situation en Libye et à la préparation de la conférence de réconciliation nationale inter-libyenne inclusive visant à mettre un terme à la crise dans ce pays. Cette réunion du groupe de contact verra la participation de certains acteurs participant à la résolution de la crise en Libye, notamment les chefs d'Etat et de gouvernement de quatre pays membres du comité de haut niveau dont le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, du président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, du commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Smail Chergui, et des représentants des Nations unies. Les deux autorités rivales qui se disputent le pouvoir en Libye: le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et l'autre autorité de l'est ayant un gouvernement et un parlement acquis au maréchal Khalifa Haftar, ne seront pas présentes à cette réunion. La rencontre s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan d'action de l'UA sur la préparation de la conférence de réconciliation nationale inter-libyenne inclusive approuvée par la conférence de Berlin. Lors du 8ème sommet de ce Comité, tenu fin janvier à Brazzaville, l'UA a établi une feuille de route en vue d'organiser, durant l'année 2020, la "conférence inter-libyenne de réconciliation" visant à mettre un terme à la crise dans ce pays. La feuille de route, adoptée par le comité de haut niveau, a fixé les principales étapes de ce processus notamment la création de la commission préparatoire du forum, l'élaboration du calendrier de ses réunions et l'esquisse des ressources financières requises pour le succès de sa mission. Le forum de réconciliation nationale inter-libyen inclusif devra proposer une période de transition, présenter l'avant projet de Constitution et suggérer la date du référendum constitutionnel et des élections présidentielles et législatives. L'Algérie oeuvre pour mettre fin durablement aux hostilités L'Algérie s'était proposée à abriter le forum de réconciliation nationale et à oeuvrer pour rapprocher les positions des parties belligérantes en Libye en vue de trouver une solution à la crise et jeter les bases d'un nouvel Etat stable. Un cessez-le-feu est observé en Libye depuis le 12 janvier après d'intenses efforts diplomatiques de l'Algérie pour parvenir à une solution politique à la crise telle que préconisée par les Nations unies. L'Algérie, qui plaide pour l'arrêt de toutes les ingérences en Libye, appuie fortement les efforts continus pour mettre fin durablement aux hostilités et réunir les conditions du dialogue entre les libyens qu'elle considère comme "unique et seul moyen de parvenir à une issue à la crise et d'éviter à ce pays africain d'être le théâtre des rivalités entre Etats". Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a souligné, à plusieurs occasions, que la solution à la crise libyenne "ne peut être que politique", relevant, à chaque fois, "la capacité des frères libyens à dépasser leurs divergences sans ingérence extérieure". Le chef de la diplomatie algérienne a également "réitéré l'entière disponibilité de l'Algérie à accompagner les frères libyens, dans le processus de dialogue et de règlement politique, tout en restant à équidistance de toutes les parties et avec le même degré de franchise et de confiance". C'est dire que la réunion de jeudi pourrait être l'occasion de relancer le processus de paix en vue de rétablir la paix dans ce pays après l'échec des multiples efforts internationaux entrepris jusque-là. Le président du Comité de haut niveau de l'UA sur la Libye, Denis Sassou N'Guesso, a déjà mis en garde la communauté internationale contre la marginalisation de l'Afrique dans la résolution de la crise libyenne, qualifiant d'" inefficace" et de "contre-productif" tout règlement qui ne tiendrait pas compte du continent. Les dirigeants africains soutiennent que l'Afrique "est la mieux placée pour faire avancer le processus de paix en Libye". "L'UA n'a pas d'agenda politique dans ce pays, et les médiations africaines ont montré leur efficacité, comme au Soudan", a expliqué un diplomate africain, sous couvert d'anonymat. D'ailleurs, la démission du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, est considérée, par certains pays africains, comme une occasion pour l'Afrique de jouer un plus grand rôle dans le règlement du conflit en Libye. Ils espèrent, à ce titre, obtenir la satisfaction de l'une de leurs demandes, à savoir la nomination d'un émissaire commun à l'UA et aux Nations unies.