Le ministre du Commerce, Kamel Rezig a annoncé, dimanche, l'interdiction de la vente aux enchères dans les marchés des fruits et légumes, dans le cadre des mesures visant à organiser le marché et à "moraliser l'activité commerciale". Invité d'une émission de la Radio nationale, M. Rezig a souligné qu'"une grande désorganisation règne au niveau des marchés des fruits et légumes, en raison du nombre important d'opérateurs activant sans registre de commerce ou carte d'agriculteur, voire sans facturation", ajoutant que "ce qui est encore plus grave, c'est le recours à la vente aux enchères". "J'ai donné des instructions pour l'interdiction de la vente aux enchères et l'obligation d'afficher les prix, sinon nous serons contraints de fermer les marchés", a-t-il prévenu. Cette décision intervient dans le cadre d'une série de mesures visant à "moraliser l'activité commerciale" qui sera renforcée, après le mois de Ramadhan, par d'autres mesures consistant à suivre la traçabilité des marchandises dans les circuits de distribution. "Il est vrai que nous avons été retardés par la pandémie, mais après le Ramadhan, le dossier de moralisation des marchés sera rouvert et seules les personnes remplissant les conditions légales auront accès au marché", a soutenu M. Rezig. A une question sur la stabilité de l'approvisionnement pendant le mois sacré, le ministre a rassuré quant à la disponibilité des marchandises nécessaires en quantités suffisantes et à des "prix raisonnables", soulignant que les marchés de gros demeureront ouverts, en application de l'instruction du ministère du Commerce, et ce pendant tout le mois de Ramadhan, afin de garantir un approvisionnement régulier. Le ministère du Commerce suit l'évolution des prix de 51 produits de large consommation à travers les marchés des 48 wilayas, a-t-il fait savoir, ajoutant que le constat fait sur le terrain révèle une stabilité des prix en ces premiers jours du mois sacré par rapport aux années précédentes, à l'exception de trois légumes (courgettes, tomates et carottes) qui ont connu une hausse relative due à une forte demande et de certains produits impactés par le recul du taux de change du Dinar. Répondant à une question sur ses rencontres avec les représentants des filières huile et sucre, le ministre a souligné que les producteurs avaient adhéré à l'idée de consentir une remise exceptionnelle sur les prix de leurs produits durant le mois de Ramadhan, sans en fixer le montant, dans le cadre de la solidarité, affirmant que le réel enjeu était de relever les niveaux d'intégration nationale, à travers la création d'exploitations agricoles nationales pour la culture des produits de base (cannes à sucre, soja et autres). Concernant la décision du gouvernement relative à la reprise de certaines activités commerciales, gelées auparavant comme mesure préventive contre la pandémie de covid-19, le ministre a dit que son département ministériel œuvrait en collaboration avec les walis à clarifier les conditions d'application de la décision pour se conformer aux conditions sanitaires requises. Cette décision relancera graduellement les activités commerciales en prévision de la reprise industrielle, dans le cadre d'une approche globale visant à surmonter les effets du confinement sur l'économie nationale. Dans le même contexte, le ministre a réitéré la position du gouvernement soutenant tous les opérateurs économiques affectés par cette crise, estimant qu'il est prématuré d'évoquer la forme que prendra ce soutien, lequel sera défini sur la base de l'évaluation des pertes. «Les répercussions de la pandémie n'ont pas affectées tous les commerçants. A la fin du confinement, nous évaluerons ses impacts sur tous les secteurs du commerce et nous procèderons à l'examen des mécanismes applicables aux commerçants affectés, catégorie par catégorie, avant de les soumettre au gouvernement qui prendra la décision adéquate », a précisé le ministre.