Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a mis en avant, vendredi soir, l'impératif de passer à la vitesse supérieure dans le changement politique en vue de parvenir à des institutions fortes et nouvelles de l'Etat algérien". Lors de son entrevue avec les responsables de médias nationaux, le Président Tebboune a passé en revue les importants axes auxquels il faut s'attaquer au vu de la crise sanitaire que traverse le pays à l'instar des autres pays du monde afin de "remédier à la situation et ne pas laisser de place au vide". A ce propos, le Président de la République a annoncé avoir donné des instructions pour entamer l'impression de la mouture de la révision de la Constitution et l'envoyer aux acteurs politiques, la société civile et aux médias pour débat et enrichissement, et ce, dès la semaine prochaine. Cette démarche, a-t-il expliqué vise à "éviter la perte de temps même en cas de prolongement du confinement imposé actuellement du fait de la propagation du Covid-19". Tebboune a fait état, dans ce sens, "d'avancement" dans le processus de révision du Code électoral, précisant qu'"une commission spéciale veille à son élaboration pour que l'Algérie ait d'ici la fin de l'année d'autres institutions solides". Un processus que le président s'est engagé à mener à son terme. Misant pour l'avenir sur la société civile qu'il a appelé à "prendre les chose en main" il s'est engagé à lui "redonner son mot à dire dans la gestion". Il a rappelé qu'il s'agit là d'un engagement qu'il a pris depuis son élection à la tête du pays, le 12 décembre 2019, ajoutant qu'il encouragera "la création d'un plus grand nombre d'associations civiles d'intérêt général tout en bénéficiant de subventions". Dans le cadre de la garantie de la liberté d'expression, le Président Tebboune a assuré que la liberté d'expression était garantie en Algérie mais dans les limites du respect de la loi et loin de tout alarmisme, affirmant qu'il s'appuie dans son rapport avec la presse nationale sur "le dialogue continu et l'effort de persuasion". Tebboune a relevé que depuis son accession à la présidence de la République, le siège de la Présidence est ouvert à tous les médias publics ou privés. Néanmoins, a-t-il tenu à préciser "il existe des choses inadmissibles tant pour nous que pour les journalistes qui dénoncent, eux aussi, cette confusion entre la notion de liberté et l'anarchie". Evoquant la situation sanitaire dans le pays, le président de la République a affirmé que "notre mission et notre engagement sont avant tout la protection du peuple". "Si certains pays préfèrent l'économie à la vie du citoyen, nous faisons nous, contrairement à eux, prévaloir la vie du citoyen sur l'économie, car la vie de l'Algérien est au-dessus de toutes les considérations", a assuré le président de la République. Par ailleurs, M. Tebboune n'a pas écarté une fermeture éventuelle des commerces autorisés à reprendre l'activité au début du Ramadan, s'il s'avère qu'ils sont à l'origine d'une hausse dans la propagation de la pandémie du Covid-19. Concernant les personnes impactées par les mesures de confinement, M. Tebboune a rassuré que l'Etat prendra en charge les industriels, les commerçants et les artisans ayant enregistré des pertes en raison de la pandémie du covid-19 ainsi que toute personne ayant perdu sa source de revenu du fait de cette pandémie. Au volet social, le Président de la République s'est engagé à prendre en charge toutes les préoccupations sociales après la crise sanitaire, et ce "loin de la politique d'achat de consciences". Il s'est engagé, en outre, à résoudre les problèmes de toutes les catégories, à l'instar du personnel du secteur de l'éducation, et ce selon un programme déterminé", préconisant des tripartites, à l'avenir, pour examiner tous les dossiers. Mettant en garde contre "toute velléité d'infiltration sur injonction d'outre mer concernant certaines revendications", M. Tebboune a affirmé que "la loi est au-dessus de tous". Sur un autre chapitre, le Président de la République a affirmé que l'examen du baccalauréat pour l'année scolaire en cours "sera maintenu et il n'y aura pas d'année blanche", ajoutant que les mesures à prendre à cet effet restent tributaires de l'évolution de la situation sanitaire. Par ailleurs, M. Tebboune a assuré que les projets de logement ne seront pas arrêtés en dépit des difficultés financières auxquelles fait face le pays, suite à la chute des cours du pétrole. Affirmant que la crise pétrolière que traversent l'Algérie et le reste des pays producteurs de pétrole est "une crise très conjoncturelle et non structurelle", le Président de la République a rassuré que l'Etat ne recourra ni à l'endettement extérieur ni à la planche à billets pour ses besoins financiers face à la chute des prix du pétrole, mais plutôt à "l'emprunt auprès des citoyens". Par ailleurs, le président Tebboune a affirmé que la loi de finances complémentaire 2020 prévoit un allégement de certains impôts et la suppression d'autres avec un durcissement du contrôle sur le commerce extérieur. Il a annoncé, en outre, la préparation du lancement de l'exploitation des ressources naturelles et minérales inexploitées à ce jour. Le Président Tebboune a estimé que la cadence de consommation des réserves de change du pays sera moins rapide que les années précédentes grâce à "l'éradication" du phénomène de la surfacturation et de surévaluation des projets en Algérie. Abordant le dossier libyen, M. Tebboune a réaffirmé la disponibilité de l'Algérie à poursuivre son appui au peuple libyen, déplorant, par la même, "les graves dérives" en cours dans ce pays, notamment en ce mois sacré. "Nous sommes en faveur de la légitimité populaire en Libye et nous souhaitons que la solution soit libo-libyenne", a-t-il soutenu.