La majorité des établissements hospitaliers publics et privés reprennent progressivement leurs activités médicales et chirurgicales, après le report de certaines d'entre elles par crainte de contamination au nouveau coronavirus (COVID-19). La cheffe du service de chirurgie générale à l'Etablissement hospitalo-universitaire (EHU) Mustapha Pacha, Pr. Zohra Messaoudene a déclaré à l'APS que l'hôpital avait reporté toutes les activités des services, à l'exception des urgences notamment la chirurgie des cancers. Précisant qu'en raison de la propagation de COVID-19 et sur instructions du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, toutes les consultations et interventions chirurgicales avaient été reportées, sauf "les services d'urgences", la spécialiste a fait savoir que son service avait même effectué "des interventions chirurgicales à des patients atteints de COVID-19". Suite aux nouvelles consignes du ministre pour la reprise des activités médicales et chirurgicales dans les différents services, du fait de la maîtrise du taux d'infection au nouveau coronavirus, chaque service a convoqué ses patients pour leur fixer les dates des rendez-vous, a rappelé Mme Messaoudene. Le Pr. El Hadj Boudiaf, chef du service de chirurgie cardiaque à l'Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) des maladies cardiovasculaires Maouche Mohand Amokrane (Alger) a, pour sa part, indiqué que l'EHS "a aussi reporté toutes les activités non urgentes, en raison de la propagation du nouveau coronavirus, à l'exception des urgences des cardiopathies et de la chirurgie cardiovasculaire, affectant ses services notamment le service de réanimation et d'anesthésie à la prise en charge des malades de COVID-19". A l'occasion, il a fait savoir que l'établissement avait effectué une intervention chirurgicale à un patient atteint du nouveau coronavirus, ajoutant que toutes les activités seront reprises graduellement durant les prochains jours. Pour les différents services relevant de l'établissement hospitalo-universitaire (EHU) Mohamed Lamine Debaghine (ex-Maillot), son directeur général, Nafaa Tati a affirmé que les services des différentes spécialités stratégiques d'urgences "n'ont pas arrêté toutes leurs activités, que ce soit les services médicaux ou chirurgicaux, y compris le service cancérologie. Pour assurer les différentes prestations, en dépit de la propagation du nouveau coronavirus et afin de préserver la santé des malades qui se rendent à cet EHU, le même responsable a dit que le service oto-rhino-laryngologie (ORL), disposant de 38 lits, a été affecté à la prise en charge des malades de Covid-19. Un service totalement isolé des autres services, a-t-il précisé. Selon M.Tati, le nombre des malades hospitalisés a été réduit notamment ceux dont le cas ne nécessite pas une prise en charge urgente, afin d'éviter toute contamination au virus, ajoutant dans le même cadre que même les malades évitent de se rendre, sans raison valable, aux hospitaux par crainte de contamination. Pour le directeur général des services sanitaires au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Pr Mohamed El Hadj, il est impossible d'assurer le transport à tous les malades à travers le territoire national, durant la période du confinement, en l'absence du transport public à travers les régions du pays, car le ministère ne dispose pas d'un budget spécial à cet effet. S'agissant des cas urgents, le même responsable a rassuré les patients que "les différents hôpitaux nationaux prennent en charge leur transport via les ambulances". De son côté, le directeur de la clinique privée "El Azhar" à Alger, Djamal Eddine Khodja, a fait savoir que l'établissement « n'a pas cessé toutes ses activités et a maintenu certaines, en tenant compte de la propagation de Covid-19, du mois sacré de ramadhan et des contraintes liés aux déplacements des malades, faute de moyens de transports". Les activités relatives aux maladies cardiovasculaires et celles à caractère urgent "n'ont pas été arrêtées complètement", a-t-il soutenu, annonçant la reprise graduelle des activités de 15 spécialités dans son établissement, tout en respectant les gestes barrières. Pour M. Ammar Mezdouab, directeur d'une clinique privée à Khenchela, les activités de son établissement ont été réduites, en raison de la propagation du nouveau coronavirus. Le même responsable a indiqué que les autorités locales lui avaient demandé de réserver 36 lits, en appui au secteur public pour la prise en charges des patients covid-19, mais grâce à la maîtrise de la situation au niveau des hôpitaux publics, ces lits n'ont jamais servis. En dépit de la poursuite des activités médicales, de chirurgie et d'imagerie, le problème qui se pose reste la réticence des patients à se rendre aux hôpitaux, à cause du coronavirus.