Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a déclaré la fin de tous les accords avec Israël et les Etats-Unis, affirmant qu'Israël, en tant que puissance occupante, "est responsable des territoires qu'il occupe", en réaction aux plans israéliens d'annexion d'une partie du territoire occupé en Cisjordanie, prévue dans le plan de paix proposé par Washington en janvier dernier. Le président Abbas a fait cette déclaration à l'issue d'une réunion de dirigeants mardi au siège de la présidence palestinienne à Ramallah. "L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et l'Etat de Palestine sont désormais libérés de tous les accords et arrangements avec les gouvernements américain et israélien et de toutes les obligations qui y sont contenues, y compris les obligations de sécurité", selon la décision présidentielle, publiée par l'agence Wafa. Ces déclarations interviennent en pleine tension née de l'avancée des plans israéliens d'annexion d'une partie du territoire occupé en Cisjordanie, prévue dans le plan de paix proposé par Washington en janvier dernier. Celui que le président américain Donald Trump a appelé "l'Accord du siècle". Selon Wafa, le président Abbas exhorte Israël à assumer ses obligations en tant que puissance occupante "avec toutes les conséquences et répercussions fondées sur le droit international et humanitaire, en particulier la quatrième Convention de Genève". Cela, rappelle-t-il, établit des responsabilités pour la sécurité de la population civile occupée et de ses biens, oppose son veto aux punitions collectives, aux vols de ressources, à l'annexion de terres et aux transferts de population de l'occupant à l'occupé, "qui constituent des violations graves et des crimes de guerre". Le président palestinien réitère son rejet de la proposition de paix américaine (Accord du siècle) et condamne sa décision de déplacer l'ambassade à El-Qods occupée et de considérer la ville comme "capitale" d'"Israël, contrairement au consensus international qui prévalait jusqu'à récemment. Et il insiste sur son soutien à un Etat palestinien indépendant, contigu et souverain aux frontières de 1967, avec El-Qods comme capitale, "une paix juste et globale basée sur la solution de deux Etats". Une formule qui a été réclamée à de nombreuses reprises par divers acteurs internationaux comme solution possible au conflit israélo-palestinien. Pour rappel, l'Union européenne (UE) a exhorté lundi dernier le nouveau gouvernement israélien à "se conformer au droit international et à éviter toute action unilatérale qui conduirait à l'annexion de nouveaux territoires palestiniens. "Nous demandons instamment à Israël de s'abstenir de toute décision unilatérale qui conduirait à l'annexion de tout territoire palestinien occupé et qui, en tant que telle, serait contraire au droit international", a déclaré le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère, Josep Borrell.