Les représentants des pays européens à El-Qods et à Ramallah en Cisjordanie ont appelé hier l'Union européenne (UE) à reconnaître El-Qods-Est comme la capitale du futur Etat palestinien indépendant, a rapporté une source médiatique. La même source a précisé que cet appel a été lancé dans un rapport adressé récemment à l'UE par les représentants européens, lui demandant la reconnaissance d'El-Qods-Est comme capitale du futur Etat palestinien, sans attendre un accord politique entre Palestiniens et Israéliens, ce qui requiert une opposition à toutes les mesures israéliennes prises à El-Qods-Est. Selon la même source, les représentants européens dans les territoires palestiniens occupés ont également réclamé de l'UE "un boycott total des activités" de l'entité sioniste à El-Qods-Est, ainsi que des produits des commerçants et colons juifs dans la région. Ils ont également demandé de reconnaître les bureaux de l'Organisation de la Libération de la Palestine (OLP) situés à El-Qods-est. La démolition dimanche par Israël d'un ancien hôtel au coeur de Jérusalem-Est, unanimement condamnée, met en péril les tentatives de reprise des négociations de paix. "En opérant de la sorte, Israël a ruiné tous les efforts américains et mis fin à toute chance d'un retour aux négociations", a estimé Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, en exhortant Washington à intervenir contre de telles actions. Les autorités israéliennes ont commencé à détruire dimanche toute une aile de l'ancien hôtel Shepherd, situé dans la partie orientale de Jérusalem annexée après son occupation en 1967, pour construire sur le site des logements destinés à des colons juifs. Trois bulldozers ont démoli le bâtiment sous la protection de la police. L'indignation des Palestiniens est d'autant plus vive que cette opération, qui s'inscrit pour ses promoteurs dans une stratégie de "judaïsation" D'El Qods-Est, touche un bâtiment chargé d'histoire. Il a appartenu en effet à la famille de l'ancien Grand mufti d'El Qods Amine al Husseini et a servi de résidence à cette figure de proue de la Grande Révolte palestinienne de 1936 à 1939 contre les Britanniques et les sionistes. " Israël démolit les propriétés palestiniennes les unes après les autres afin de nettoyer El Qods de son histoire, de son patrimoine et de ses habitants palestiniens", a protesté le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat. De son côté, le mouvement Hamas a dénoncé "une tentative de judaïser la ville et d'isoler la Vieille ville des quartiers arabes voisins". La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a dénoncé une "évolution préoccupante (qui) compromet les efforts de paix visant à établir deux Etats pour parvenir à une solution". "En fin de compte, l'absence d'une solution dans ce conflit nuit à Israël, nuit aux Palestiniens, nuit aux Etats-Unis ainsi qu'à la communauté internationale" a déploré la secrétaire d'Etat . "Je rappelle que les colonies sont illégales au regard du droit international", a affirmé le chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton dans un communiqué, en soulignant que "El Qods-Est fait partie des territoires palestiniens occupés" et que "l'UE ne reconnaît pas son annexion". "Tandis que Netanyahu poursuit sa campagne de relations publiques sur le processus de paix, sur le terrain il agit rapidement pour empêcher l'établissement d'un Etat souverain palestinien", a accusé Saëb Erakat. Les négociations de paix, brièvement relancées en septembre à Washington après une suspension de 20 mois, sont à nouveau suspendues, les Palestiniens exigeant la prolongation d'un moratoire de la colonisation juive, à laquelle le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est refusé. Compte tenu de cette impasse et d'une totale absence de perspective d'accord, même en cas de reprise des négociations, une résolution palestinienne condamnant la colonisation israélienne pourrait être mise au vote au Conseil de sécurité de l'ONU dès la semaine prochaine.