Le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, a insisté jeudi à partir de Bouira sur l'impératif d'établir un diagnostic général et détaillé pour combler les carences enregistrées en matière d'alimentation en eau potable (AEP) dont plus de 300 000 habitants ne sont toujours pas régulièrement alimentés dans cette wilaya, a-t-il déploré. "La wilaya de Bouira compte 45 communes, dont 19 collectivités abritant une population de plus de 300 0000 habitants ne sont pas alimentées régulièrement malgré tous les moyens et structures hydrauliques existants et les trois barrages dont elle dispose", a déploré M. Berraki lors d'un point de presse tenu en marge de sa visite. Pour pallier ce manque, le ministre a instruit d'installer une station de traitement mobile au niveau de l'ancienne unité du barrage Tilesdit (Bechloul) afin de pouvoir produire plus d'eau et répondre ainsi à la demande, notamment du chef-lieu de la wilaya de Bouira. "Cette station mobile sera installée prochainement, en attendant le dégel du projet de réalisation d'une station d'extension d'une capacité de 100 000 m3 par jour", a expliqué au ministre un des responsables locaux du secteur. Le barrage de Tilesdit a une capacité de stockage de plus de160 millions M3. Il alimente trois wilayas, à savoir Bouira, Bordj Bou Arréridj et M'Sila. Un volume de 70 000 M3 que produira la future station d'extension sera destiné à renforcer la capacité des transferts vers les communes de l'Est de la wilaya et vers les cinq communes de la wilaya voisine Bordj Bou Arrerridj, alors que 30 000 M3 seront destinés à renforcer l'alimentation en eau potable dans le chef-lieu de la wilaya de Bouira, selon les détails fournis sur place au ministre. M.Berraki a instruit les responsables concernés d'actualiser les études afin de relancer ces projets une fois la situation financière du pays améliorée. Il a qualifié, à ce propos, le constat fait sur place d'"insatisfaisant" en raison du déficit enregistré en 2020 dans la wilaya de Bouira. "En 2017, nous avions enregistré 62 % de population souffrant du manque d'eau et, en 2020 le chiffre a augmenté pour atteindre 72 %, cela veut dire que la situation n'évolue pas, et cela nécessite un diagnostic bien détaillé pour identifier le problème", a t-il insisté. Le ministre a attribué ce déficit au fait que tous les projets réalisés ont atteint leur seuil maximal de production. "Cela demande plus d'effort pour améliorer la situation. Nous nous sommes mis d'accord avec les autorités de la wilaya pour revoir la planification et faire un diagnostic général et détaillé afin de combler le déficit et pour que les projets futurs soient réalisés à long terme", a expliqué le ministre à la presse. "Tout projet qui se réalise doit satisfaire les besoins sur une période devant aller jusqu'à 30 ans. Nous devons sécuriser tous ces projets afin qu'ils soient rentables et durables dans le temps", a-t-il dit. Dans son point de presse, M. Berraki a ajouté avoir décidé également de prendre en charge quelques projets urgents que "financera le fond national de l'eau (NE) pour atténuer un tant soit peu la souffrance des populations", avant de louer, par ailleurs, les efforts consentis dans la réalisation des projets par les autorités de la wilaya au niveau local pour couvrir les zones d'ombre et les localités enclavées. "Nous allons les accompagner pour éradiquer toutes les carences d'ici à la fin de l'année", a assuré le ministre, qui a visité la station de traitement et les différents projets de son secteur au niveau du barrage de Tilesdit, avant de s'enquérir par la suite de l'évolution des projets liés aux périmètres d'irrigation à Ain Bessam (Ouest de Bouira).(