Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a réaffirmé, samedi, le rejet par l'Algérie de toute ingérence étrangère en Libye, précisant par la même que toutes les parties libyennes réclamaient que l'Algérie "poursuive ses efforts dans le cadre du règlement de la crise" dans ce pays voisin. Invité du Forum du quotidien Echaâb, le ministre a fait savoir que l'Algérie "coordonne avec toutes les parties concernées par le dossier libyen, notamment les pays du voisinage, en vue de parvenir dans les plus brefs délais à une solution assurant la restauration de la paix et de la stabilité dans ce pays frère". "L'approche adoptée par l'Algérie en coordination et concertation avec les pays du voisinage vise à mettre un terme à toute forme d'escalade et à réunir les frères libyens autour d'une même table de dialogue loin de toute ingérence étrangère", a-t-il souligné, ajoutant que ce "processus doit commencer par un cessez-le-feu loin des règlements de comptes conjoncturels pour recouvrer la confiance entre les parties libyennes à même d'engager un dialogue regroupant les différentes composantes du peuple libyen en vue de restaurer la paix et réaliser ainsi les attentes de ce peuple frère". Le chef de la diplomatie a réaffirmé que l'Algérie "reste à équidistance des belligérants libyens, tout en les exhortant à l'adhésion au processus de règlement politique plébiscité par le peuple libyen et ce, à travers une large concertation appuyée par les pays du voisinage sous l'égide des Nations Unies". A ce propos, il a rappelé la décision du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui a affirmé, lors de la conférence de Berlin tenue début 2020, "la disponibilité de l'Algérie à abriter des rencontres entre frères libyens pour reprendre l'opération politique sous l'égide de l'ONU et dans le respect de la volonté politique du peuple libyen". M.Boukadoum a également rappelé la tenue, en février dernier à Alger, de la réunion de concertation des ministres des pays voisins de la Libye (arabo-africains) au titre du mécanisme de dialogue pour examiner le dossier libyen et trouver une solution qui mettra fin à la souffrance du peuple libyen. Lire aussi: Le dossier de la Mémoire est une priorité et il existe une volonté chez le Président français pour le régler L'Algérie avait mis en exergue, lors de cette réunion, l'importance de la préservation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la Libye, appelant les belligérants libyens à revenir au processus politique sous l'égide de l'ONU en adoptant le dialogue inclusif comme moyen devant mener à une solution à la crise libyenne. Concernant le processus de règlement de la crise libyenne et le rôle de l'Algérie à cet égard, M. Boukadoum a précisé, devant les parlementaires, les recteurs d'université, les professeurs et journalistes présents, que "toutes les parties libyennes demandent l'intervention de l'Algérie, car c'est le seul pays qui n'a envoyé ni armes ni mercenaires en Libye, mais plutôt un message d'espoir pour toutes les parties libyennes". Il a souligné, à cette occasion, que le cessez-le-feu observé en février dernier avait été convenu en Algérie grâce aux efforts du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Le rôle de l'Algérie dans le règlement de la crise libyenne "n'est pas sollicité uniquement par Tripoli et Benghazi, mais par toutes les parties concernées", a affirmé le ministre, soutenant que "l'intérêt de l'Algérie est de voir une Libye stable et unie".M.Boukadoum a prévenu que "la guerre par procuration qui se joue en Libye nuit davantage aux Libyens". "L'ingérence étrangère est devenue un problème majeur. Si nous avions laissé les Libyens entre eux avec un soutien politique, cette crise n'aurait pas perduré", a-t-il ajouté. "Nous rejetons catégoriquement toute ingérence étrangère en Libye", a-t-il martelé, appelant au nécessaire « respect de l'embargo sur les armes vers ce pays et de la souveraineté de la décision libyenne".