Les autorités locales peaufinent le protocole d'accès aux plages en prévision de leur ouverture, pendant que la Corniche oranaise semble prendre de l'avance depuis quelques jours avec un rush d'estivants, ne se souciant nullement des recommandations pour la lutte contre le coronavirus. Alors que les responsables du secteur parlent de "préparatifs d'ouverture" et de "protocole d'accès aux plages", sensées toujours être fermées, les estivants envahissent déjà la corniche oranaise faisant fi des gestes barrières et de la distanciation. Le confinement ayant duré plus de cinq mois semble avoir eu raison de la volonté de prévention produisant une sorte "d'effet pop-corn", qui a conduit des centaines de personnes à sortir, à l'ère de la fermeture des espaces de loisirs, les plages en particulier, estiment les observateurs. Evacuées, les plages se remplissent peu de temps après, surtout à partir du deuxième jour de l'Aid, a-t-on constaté. Dès lors, les plages de la Corniche ne désemplissent pas avec un flux de plus en plus important. Lire aussi: Dispositif sur l'ouverture graduelle des plages et des lieux de détente à partir de samedi Les gestes barrières sont loin d'être à l'ordre du jour sur les plages oranaises. "Les Dunes", "Corales", "Cap Falcon", "L'Etoile", "La Grande" et autres plages comme "Pinika" sont bondées de monde. Les estivants profitent joyeusement des plaisirs de la mer et le spectre du Covid19 semble se dissiper dans ces espaces. Sofiane, restaurateur venu avec sa petite famille passer la journée en bord de mer à Cap Falcon, avoue vivre une grande pression depuis le début de la pandémie. L'angoisse et la peur de la contamination, les difficultés financières, le manque de loisirs et l'isolement social l'ont poussé à bout. "J'ai fait une grosse déprime et j'ai du consulter un psychiatre pour pouvoir remonter la pente", a-t-il confié sur un ton désemparé. Cette sortie en bord de mer, est presque vitale pour lui. Se détendre et se changer les idées n'est plus un luxe, mais quelque chose de primordiale pour ne pas sombrer dans la déprime. Sans bavette au milieu d'une foule de baigneurs, il préfère ne pas penser au Covid19, l'oublier momentanément, le temps d'une baignade. Sofiane n'est pas le seul à avoir ce discours. Une grande partie des personnes interviewées sur les plages partagent le même ressenti. Impossible pour eux de rester confinés plus longtemps, ni d'attendre l'ouverture solennelle des plages. Les grandes chaleurs de ce début du mois d'août ont exacerbé cette envie de prendre de l'air, devenue plus que nécessaire pour une large partie de la population. Le terrain balisé, la conscience des baigneurs interpellés Les responsables du secteur continuent en dépit de tout, à préparer leur canevas, avec plusieurs mesures pour assurer des baignades sans risque. La distance entre les estivants, la prise de température à l'entrée de la plage et le port de masque étant les plus importantes, selon le directeur du tourisme de la wilaya d'Oran. La commission de wilaya, chargée de la préparation de la saison estivale a, par ailleurs, tracé un programme pour le nettoiement des plages à raison de deux fois par semaine, en plus de l'aménagement des accès et l'entretien de l'éclairage public. "Notre mission se limite à ça", dit-il, ajoutant que le respect des gestes barrières reste une "question de civisme". Lire aussi: Sûreté nationale: 70 postes de sécurisation des plages La balle semble donc dans le camp de la population qui doit prendre ses responsabilités quand aux mesures de luttes contre le covid19. "Les résultats de ces protocoles sont tributaires de l'adhésion de la population", insiste, pour sa part, le chargé de communication à la direction de la santé et de la population (DSP), Youcef Boukhari. Pour lui, il est nécessaire de multiplier les actions de sensibilisation pour toucher un maximum de personnes quant à l'utilité des gestes barrières dans les espaces publics et les plages notamment.