Remarquable est cette image d'une colonie d'oiseaux marins qui se dandinent sur le sable de la grande plage des Andalouses. Une image inconcevable les années passées à cette période de la saison. Plus loin, dans l'eau, uniquement deux baigneurs qui tentent de «larger» mais très vite rappelés à l'ordre par des sifflets stridents. Nous sommes en pleine canicule, un jeudi de ce début du mois d'août, et la plage est complètement vide car bien gardée, en attendant l'ouverture de manière officielle et graduelle de ces espaces, une ouverture retardée pour cause de pandémie. L'annonce est attendue pour bientôt mais les décisions y afférentes, incluant les conditions d'accès, n'ont, au premier week-end du mois d'août, pas encore été rendues publiques. Néanmoins, sans tenir compte de la zone de Madegh, à l'extrême ouest du territoire de la wilaya, le vide qui caractérise la plage des Andalouses fait exception du côté de la corniche. En effet, malgré des parkings toujours fermés, il n'est pas rare de voir des files de voitures stationnées anarchiquement en contrebas des deux côtés de la route et des familles entières descendre vers les différentes plages situées sur cet axe reliant l'agglomération de Aïn El Turck aux Andalouses. C'est notamment le cas à la sortie du petit village de Coralès pour la plage Bomo et un peu plus loin pour l'Etoile. «Nous avons déjà passé une longue période de confinement mais rester encore à la maison avec cette chaleur, c'est très difficile à vivre car franchement on suffoque», indique une femme d'un certain âge accompagnée de sa fille qui dit vouloir juste prendre l'air et s'asseoir au bord de l'eau pour oublier les soucis du quotidien. Ces plages ne sont pas trop pleines comme à l'accoutumée mais restent clairsemées de parasols et de matériel (petites chaises, glacières, etc.) ramené par les estivants. Même ambiance du côté de Cap Falcon avec des estivants pas très-très nombreux mais qui remplissent toute la superficie d'une plage comme «les Dunes», avec un espacement entre groupes de baigneurs qui semble s'être formé naturellement. Là, situés juste en haut, les espaces de parking sont par contre ouverts et déjà les gardiens improvisés font tinter la monnaie à la vue de tout véhicule qui vient stationner. «Seulement 100 DA !» indique l'un d'eux, vêtu d'un short de plage et se présentant torse nu. Sinon, ce sont bien évidemment les plages situées à l'intérieur de l'agglomération qui accueillent le plus de monde. Paradis Plage, Akid Abbes (ex-Bouisseville), Claire-Fontaine, Trouville, etc., sont autant de lieux facilement accessibles pour le grand public car mieux desservis par les transports en commun. Ces localités sont également fréquentées par des hordes de jeunes pour qui la plage représente le seul moyen de distraction et d'évasion avec la fermeture des autres espaces de loisirs. Justement, certains magasins situés sur l'axe principal commencent à exposer de manière ostentatoire les matériels de plage : serviettes, shorts, bermudas, maillots de bain, bikinis, ballons et bouées aux formes diverses… La fréquentation des plages fera aussi sans doute le bonheur des commerces d'alimentation générale mais aussi des restaurateurs qui, s'ils ne peuvent pas encore accueillir des clients en salle, peuvent toujours proposer des plats à emporter. Certains le font déjà et c'est le cas notable de ceux, nombreux, qui se sont spécialisés dans la préparation du poulet rôti à la braise. Il faut savoir que des réunions de préparation en prévision de l'ouverture de la saison estivale ont déjà été organisées dès le début de l'été pour traiter notamment, dans un premier temps, des aspects techniques (nettoyage, désherbage, éclairage, résolution, lorsqu'il y en a, des problèmes liés au déversement des eaux usées, etc.). D'autres l'ont été tout récemment, à l'instar de la réunion organisée au siège de la wilaya la semaine dernière dans le sillage de l'annonce faite à l'échelle nationale concernant l'ouverture graduelle des plages, et c'est pour introduire également des aspects liés à l'organisation et au respect de la réglementation. En attendant l'annonce d'une date précise, il s'agit, à titre illustratif, des moyens à mettre en œuvre pour la sécurité, y compris sanitaire (respect des gestes barrières) ou pour s'assurer d'un accès libre aux plages, c'est-à-dire non payant et donc en dehors des monopoles imposés précédemment par ceux qui louaient des parasols, tables et chaises. A ce sujet, on apprend, par exemple, que des mesures seront prises pour que les tarifs de gardiennage de véhicules qui seront pratiqués n'excèdent pas les 100 DA. Globalement sur les 33 plages du littoral oranais autorisées à la baignade, 25 sont situées du côté ouest, dont une douzaine pour la seule commune de Ain El Turck allant de la plage de Hai Si Tarik (ex-St Roch) à celle de Cap Falcon.