30 milliards de centimes ont été débloqués par les services de la wilaya d'Oran pour préparer convenablement la saison estivale dont le lancement officiel est prévu le 25 juin prochain à Marsat El Hadjadj (ex-Port aux Poules), dans la daïra de Bethioua. La moitié de cette importante enveloppe est consacrée à la localité de Ain El Turk qui compte le plus grand nombre de plages autorisées à la baignade. Outre les 9 plages cédées en concession l'année dernière, la Direction du tourisme a décidé d'élargir son dispositif balnéaire en mettant en concession une dizaine d'autres sites sur un total de 31 plages réparties à travers le territoire de la wilaya. Les nouvelles plages sont situées aux Andalouses, à Ain El Turk, à Bethioua, Gdyel et Cap Blanc. Pour l'année 2013, 15 autres espaces seront ouverts à la baignade. Ainsi, avec ses 19 plages autorisées, la wilaya d'Oran se prépare à faire face aux rushes de l'été avec plus d'opportunités. Et la Direction du tourisme a installé une commission, composée de responsables et de spécialistes du domaine touristique, qui a visité l'ensemble des plages de la wilaya afin d'en dégager les plus aptes à être autorisées à la baignade. Les sites retenus ont été concédés sur la base d'un cahier des charges qui fait obligation de la mise en concession de 30 % de la superficie globale de la plage, les 70 % restants sont censés être d'accès libre pour la population. Le travail de la commission de wilaya a, aussi, concerné d'autres sites d'accueil, tels que les camps de toile, les hôtels et restaurants ainsi que les espaces de loisirs telles que les forêts de M'sila, du Murdjadjo et de Madagh où des toilettes et des équipements doivent être mis en place afin d'offrir un service de qualité aux touristes et aux estivants. A l'issue de sa mission, la commission a fait un état des lieux de la prise en charge des réserves constatées durant les sorties effectuées lors de la saison estivale écoulée afin de mettre responsables communaux et concessionnaires devant leurs responsabilités. Certains points noirs ont été constatés tels que la cadre de vie à Ain El Turk qui ne semble pas encore totalement prête, puisque trottoirs et ruelles sont encore à l'état de chantiers. Les travaux qui s'étirent donnent une mauvaise image à cette station balnéaire, jadis coquette et surtout accueillante. Un autre désagrément ayant pour origine de jeunes indus concessionnaires, risque de pénaliser les estivants. Alors que les nouvelles concessions sont censées mettre un terme à l'exploitation anarchique de certaines plages, particulièrement celles isolées, cela n'a pu empêcher certains malins qui ont, déjà, mis la main sur des territoires entiers en s'autoproclamant concessionnaires pour squatter, illégalement, les meilleures coins de plages où ils ont installé chaises et tables pour imposer leur diktat aux baigneurs en exigeant d'eux jusqu'à 1.000 DA comme frais de baignade. Aussi, les responsables communaux et ceux du tourisme sont appelés à mettre, rapidement, un terme à cette anarchie. LES PRIX DES LOCATIONS IMMOBILIÈRES FLAMBENT Le mois de carême, en juillet, va aider la saison estivale à faire débarquer à Oran des millions de personnes dont les fameux émigrés. Si bien que, d'ores et déjà, de nombreuses familles sont à la recherche de locations pour passer de longs séjours au bord de la Grande Bleue. Cette quête éperdue de bungalows ou de simples appartements s'explique par le fait que la majorité des familles envisage d'avoir les pieds dans l'eau tout en passant leur Ramadhan au bled. Les agents immobiliers se frottent déjà les mains d'autant que les prix des locations immobilières ont, beaucoup plus qu'en ville où ils ont atteint des seuils intolérables, commencé à flamber littéralement. Indice sérieux à la base de cette explosion des prix des cessions, les capacités financières des familles émigrées qui, cette année, ont fait coïncider leurs vacances avec le mois de Ramadhan. Ainsi, les logements situés à quelques pas de la mer sont-ils les plus prisées par les estivants et demeurent les plus onéreux. A titre d'exemple, pour un meublé dans les environs d'Ain El Turk, les prix vont de 30 à 50 000 DA la quinzaine. Les hausses sont enregistrées, surtout, pour les bungalows du littoral qui ont poussé comme des champignons au cours de cette dernière décennie. Entre 10 et 15 millions de centimes, pas moins ! ACCUEIL DES EMIGRES, LE PORT D'ORAN SE RENFORCE Le port d'Oran se prépare pour le retour massif des émigrés. Toutes les dispositions matérielles et humaines ont été mobilisées pour assurer un bon accueil aux vacanciers. Une nette augmentation des arrivées est attendue, cette année, en raison du mois de Ramadan qui coïncide avec la période des vacances. Ainsi, 212 rotations, entre le port d'Oran et trois ports européens, Alicante, Marseille et Almeria, seront assurées entre le 1er juin et le 30 août. 174 traversées seront assurées par les moyens de l'ENTMV, qui va affréter le car-ferry espagnol « Ariadne » (1.845 voyageurs et 650 véhicules), pour renforcer sa flotte composée déjà de trois bateaux Djazaïr II, Tassili II et Tarik Ibn Ziad. Le nombre des car-ferries mobilisés par l'ENTMV atteindra, ainsi, les quatre bateaux pour une capacité totale de 5.745 passagers et 1.750 véhicules par traversée. Le programme établi par le port d'Oran fait ressortir une forte demande pour le mois de juillet avec 66 rotations alors qu'en août et septembre, 50 rotations sont prévues. L'opération de vente de la billetterie spéciale saison estivale a été lancée, cette année, au mois de mars. En outre, les effectifs d'Oran seront renforcés, cette saison, avec des équipes dépêchées d'Alger. Pour ce qui est des structures d'accueil, le plan d'aménagement de la gare maritime a permis, jusqu'à l'heure actuelle, la récupération de certains espaces avec l'agrandissement du bloc réservé aux véhicules, en plus de l'aménagement des deux salles, départs et arrivées. Outre la présence d'une brigade de quatre douaniers qui sont présents durant la traversée, la police des frontières et la douane ont décidé de renforcer leurs effectifs au niveau de la gare maritime pour faciliter les harassantes formalités d'usage. A relever, enfin, qu'une étude a été lancée pour doter le port d'Oran d'un système automatique de convoyage des bagages. ASSURER LA SECURITE DES BAIGNEURS Les services de la Protection civile viennent de renforcer leurs moyens d'intervention pour sécuriser les plages en procédant à l'acquisition de six embarcations semi-rigides. Ces équipements sont destinés à assurer les sauvetages au niveau de toute la zone balnéaire. Sur les plages, des équipes spéciales seront affectées aux postes de secours. Outre l'ouverture de sept postes de secours qui sont déjà opérationnels, trois nouveaux seront installés à Trouville, Paradis-Plage et Cap Falcon pour être opérationnels dès le lancement de la saison estivale. Six autres sont à l'étude. Equipées de tout le matériel nécessaire pour la prévention contre les incendies, les noyades et surtout les accidents de la route, ces unités sont les bienvenues quand on sait les rushes auxquels doit faire face la côte oranaise. Les agents de la protection civile et les gendarmes auront beaucoup à faire pour faire face au fléau des skieurs nautiques qui fauchent, chaque année, des vies humaines gratuitement. Cette année, le phénomène a déjà installé ses lugubres toiles puisque une invasion « massive » des jet-skis est constatée sur presque toutes les plages. Ces bolides qui sont, régulièrement, à l'origine de drames, empoissonnent la vie des estivants et même des habitants des villes côtières. Espérons que, cette année, les responsables de la sécurité vont y mettre sinon un terme, du moins un frein. Il y va de la sécurité de tous et de l'image que l'on doit donner du tourisme oranais. A signaler, enfin, que la mer à déjà fait deux malheureuses victimes, l'une à « La Grande Plage » de Bousfer et l'autre à Marsat El Hadjadj. Le corps de l'un des deux baigneurs morts par noyade, n'a pas encore été retrouvé.