OUZOU - La diversification et la modernisation des produits sont les principaux axes de la stratégie de développement et de redressement élaborée par l'Entreprise nationale des industries de l'électroménager (Eniem) pour s'imposer de nouveau sur le marché national, a indiqué vendredi son Pdg, Djillali Mouazer. Le plan de redressement et de développement de l'Eniem de plus de 15 milliards de DA a été entamé il y a deux ans par le renforcement de l'unité de recherche et développement de l'entreprise, a déclaré M. Mouazer dans un entretien à l'APS La concrétisation de ce plan peut se faire de deux manières. La première par la mobilisation des finances par l'Etat à travers "la mise à niveau des équipements et de l'outil de développement (laboratoire et ateliers de confection de l'outillage industriel)". Lire aussi: L'Eniem augmentera le taux d'intégration d'une gamme de ses produits à 70% Dans ce cas là l'Eniem, qui dispose de la ressource humaine nécessaire et d'actifs excédentaires, peut mener ce projet seule, et procéder à l'acquisition des équipements pour changer toutes sa gamme de produits, a-t-il indiqué. Dans le deuxième cas, où l'aide de l'Etat n'interviendrait pas, il est prévu de recourir au partenariat industriel pour l'intégration mais aussi la diversification de l'activité, que ce soit avec des partenaires algériens ou étrangers, a enchainé M. Mouazer, notant que ces deux démarches peuvent, par ailleurs, être combinées. La concrétisation de cette stratégie de redressement dépend, toutefois, du règlement de la crise financière que vit l'entreprise et ce à travers un assainissement ou un rééchelonnement de sa dette qui avoisine les 6 milliards de DA, et la mobilisation d'un fond de roulement, a-t-il souligné. Timide reprise après un bilan catastrophique dû à la crise sanitaire Revenant sur les retombées de la crise sanitaire de la Covid-19 sur l'activité de cette entreprise. M. Mouazer a révélé que la production a connu une "baisse catastrophique" durant le premier semestre 2020 en raison du congé technique dû à la rupture des approvisionnements en matière premières (collection CKD). Une reprise "timide" a eu lieu, tout de même, durant le confinement, plus exactement le 21 avril dernier. "Depuis juillet, les ateliers de production tournent presque normalement avec la reprise de plus de 80 % des effectifs", a-t-il observé, en remerciant les travailleurs pour "leur vigilance, engagement et conscience professionnelle" durant cette période difficile, les rassurant que la direction générale "ne lésine pas sur l'effort pour améliorer la situation ". Cette crise sanitaire, a-t-il ajouté, a engendré un manque à gagner important en termes de chiffre d'affaire. "Nous n'avons réalisé que 46% du chiffre d'affaire donc le manque à gagner dépasse les 50% en termes d'objectifs fixés", a-t-il fait savoir. Lire aussi: Difficultés financières de l'ENIEM : un premier crédit de 1,1 milliard de DA débloqué Toutefois, "avec la commande importante que nous avons, nous pourrions dépasser facilement les objectifs fixés", a-t-il rassuré, expliquant que des contrats "importants" ont été signés entre l'Eniem et ses clients pour une valeur globale d'environ 2 milliards de DA, a-t-il fait savoir. Le renouvellement des autorisations CKD expirées le 22 juillet dernier "doit aussi intervenir dans les meilleurs délais", a ajouté le Pdg. Il relève néanmoins que "si toutes les activités ont repris, certains produits ne sont pas fabriqués du fait que nous n'avons pas pu dédouaner la matière première suite à l'expiration des autorisations en CKD". A ce sujet, il fait savoir qu'une demande de renouvellement des ces autorisations a été introduite auprès du ministère de l'Industrie et est "en cours de traitement". Le renouvellement des autorisations "évitera à l'entreprise une rupture de stock, à terme, de matière première notamment pour la fabrication du chauffage et du chauffe-eau qui sont très demandés en hiver et permettra aussi à l'Eniem d'honorer les engagements pris avec ses clients", a-t-il relevé.