Après une situation d'incertitude sur le sort de ce fleuron de l'industrie nationale des années 1970, notamment durant le mois de juillet écoulé, l'Eniem de Tizi Ouzou reprend ses activités avec même, au menu, d'importantes perspectives de développement de l'entreprise, comme nous l'a bien souligné Djilali Mouazer, PDG de ce complexe industriel sis à Oued Aïssi, à 7 kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya et qui active dans la fabrication et la commercialisation des appareils électroménagers. Selon le même responsable, dans l'ensemble, la situation est maîtrisable, surtout après l'obtention des licences d'importation de la matière première (sélections CKD et SKD). «La situation de l'entreprise s'améliore. Tout est, d'ailleurs, rentré dans l'ordre. L'activité a repris début août dernier», nous a-t-il précisé. Concernant les crédits bloqués au niveau la Banque extérieure d'Algérie, M. Mouazer affirme que les discussions avec les responsables de la BEA avancent de manière à aboutir à un rééchelonnement en vue du déblocage d'importantes lignes de crédit. «Nous avons aussi des perspectives allant dans le sens à privilégier, en premier lieu, le partenariat et l'intégration. D'ailleurs, nous sommes en discussion avec des fournisseurs étrangers et industriels algériens. On est en train de se préparer au nouveau cahier des charges pour accélérer l'extension de notre gamme, notamment pour ce qui est du petit appareil électroménager, les chaudières et tous les modèles de climatiseurs. D'ailleurs, pour nous, 2020 est l'année de la diversification de nos produits», nous a expliqué M. Mouazer qui s'est montré très optimiste. Il nous a, en outre, parlé de l'amélioration du rendement de l'entreprise jusqu'à juin 2019 par rapport à la même période de l'année dernière. «Malgré la situation du pays, nous avons constaté une amélioration de 50% du rendement de l'entreprise comparativement à l'année précédente», nous confie-t-il. L'Eniem compte ainsi, ajoute le même PDG, s'adapter aux nouvelles techniques marketing pour imposer son produit sur le marché. «Nous avons un plan d'action marketing ambitieux. Nous attendons juste l'amélioration de la situation du pays pour le mettre en œuvre», nous a indiqué le PDG de cette entreprise importante pour l'économie de la région et qui possède des capacités de production et une longue expérience dans le domaine de la fabrication et le développement dans les différentes branches de l'électroménager. Par ailleurs, rappelons, en outre, qu'en juillet dernier, M. Mouazer avait tiré la sonnette d'alarme sur les risques qui planaient sur l'entreprise qui a, avait-il déclaré, frôlé une situation inédite en raison du non-renouvellement de la licence d'importation des collections CKD par les autorités compétentes et le blocage des crédits au niveau de la banque. Cette situation avait créé un climat d'incertitudes chez les responsables de ce complexe industriel. Même les travailleurs avaient été contraints de prendre un congé forcé, étant donné que la matière première destinée à la fabrication des climatiseurs, des réfrigérateurs, des cuisinières, entre autres, n'était plus disponible au niveau des ateliers de l'Eniem qui a connu une baisse de la production, puis l'arrêt total de celle-ci en raison de la rupture des stocks. Notons aussi que l'Eniem de Oued Aissi emploie 1800 travailleurs directs, sans compter les emplois indirects que génère cette entreprise qui était fleuron de l'industrie nationale.