Le Fonds de financement des start-up sera officiellement lancé samedi lors de la Conférence nationale des start-up "Algeria Disrupt 2020" prévue au Centre international des conférences (CIC) à Alger, a annoncé vendredi le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Economie de la connaissance et des start-up, Oualid El-Mahdi Yacine. Ce nouveau mécanisme de financement, baptisé "Algerian start-up fund", a précisé le ministre dans un entretien à l'APS, "repose sur l'investissement dans le capital et non sur les mécanismes de financement classiques basés sur le crédit" expliquant que l'investissement dans le capital induit une notion de risque et c'est un très important". Pour le ministre, l'objectif est de créer des start-up pionnières aptes à commercialiser leurs produits partout dans le monde, en permettant aux jeunes innovants de bénéficier des mêmes mécanismes de financement que dans les pays développés et de concrétiser leurs projets novateurs en Algérie. Evoquant les entraves rencontrées par ces jeunes, en plus du financement, le ministre a soulevé le manque d'incubateurs, d'accélérateurs et autres structures d'appui aux projets. La plupart des incubateurs disponibles se trouvent dans la capitale alors que les autres régions du pays en comptent très peu. C'est pourquoi, a-t-il dit, son département a décidé de créer au moins un incubateur par wilaya, précisant qu'un "Réseau d'accélérateurs de projets" visant à soutenir l'innovation en Algérie sera lancé lors de la conférence. Cette première édition d'Algeria Disrupt 2020, placée sous le haut patronage du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, sera l'occasion d'annoncer les mesures mises en place par le Gouvernement pour soutenir l'écosystème des jeunes pousses, notamment le lancement officiel du Fonds d'investissement des start-up, ainsi que le nouveau cadre réglementaire dédié à ces entreprises. Cet événement auquel sont attendus plus de 1.000 participants (startups, incubateurs, représentants d'institutions gouvernementales et financières, opérateurs économiques, experts, associations, universités et centres de recherches) permettra de vulgariser l'action ministérielle en matière d'économie de la connaissance et de start-up et de rappeler que ces entreprises "sont la locomotive de l'économie de demain". Lire aussi: La Conférence nationale des startups s'ouvre samedi à Alger: l'annonce d'importantes mesures au menu Trois panels consacrés aux "startups", au "capital risque" et aux "incubateurs/accélérateurs" sont prévus dans le cadre ce cette conférence. Le décret exécutif 20-254 du 15 septembre 2020 portant création du comité national de labélisation des "startup", des "projets innovants" et des "incubateurs" a été publié dans le dernier numéro du Journal officiel. Lors de la réunion du Conseil des ministres tenue en janvier 2020, le président de la République avait ordonné l'élaboration d'un programme d'urgence pour les start-up et les petites et moyennes entreprises (PME), notamment la création d'un fonds spécial ou d'une banque destinée à leur financement. Il avait insisté aussi sur l'impératif d'une "réforme profonde" de notre système fiscal avec tout ce qui en découle en termes de réglementation et d'incitations fiscales au profit des startups et des PME. La loi de Finances 2020 prévoit de nouvelles mesures sous forme d'incitations fiscales au profit des startups, notamment celles qui activent dans le domaine de l'innovation et des nouvelles technologies. Il s'agit d'exonérations fiscales concernant les taxes sur les bénéfices et sur la valeur ajoutée (TVA) afin de garantir la pérennité de ces entreprises et de réaliser un développement économique durable à moyen terme. Des exonérations douanières pendant la phase d'exploitation et des facilitations d'accès au foncier dans le cadre de l'extension des projets d'investissement ont également été instituées dans le cadre de la loi de Finances de 2020.