L'urgence de reprendre les négociations entre le Front Polisario et le Maroc, "sous la direction d'un nouvel émissaire onusien", a été soulignée mercredi soir à New York, lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Sahara occidental. La réunion à huis clos du Conseil de sécurité sur la question sahraouie a eu lieu en prélude aux discussions prévues sur le renouvellement du mandat de la mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) qui arrive à expiration le 31 octobre en cours. Lors de cette réunion, l'Allemagne a mis en garde contre les "répercussions dangereuses" de l'impasse dans laquelle se trouve actuellement la situation au Sahara occidental, rapportent des sites sahraouis citant des sources onusiennes. Ainsi, le délégué de l'Allemagne auprès des Nations unies, Gunter Sutter, a appelé à "nommer un nouvel envoyé personnel" du secrétaire général de l'ONU en remplacement de Horst Kohler, "avant la fin de l'année". Pour le diplomate allemand, l'impasse actuelle "affecte le peuple sahraoui, qui souffre de la persistance de ce conflit". De son côté, l'ambassadeur de Belgique a souligné "la nécessité urgente"de reprendre les négociations entre le Maroc et le Front Polisario sous la direction d'un nouvel envoyé personnel. Selon les mêmes sources, le représentant belge à appelé à "soutenir la mission de la Minurso" et à "éviter toute action qui exacerberait la tension au Sahara occidental".Quant à la République d'Estonie, elle a évoqué l'impératif de "maintenir l'élan principal atteint au cours des derniers mois en nommant un nouvel envoyé (de l'ONU) dès que possible". Exprimant la solidarité de son pays avec le peuple sahraoui, le représentant du Vietnam auprès des Nations unies, Deng Tengwi, a lui aussi, appelé à la relance des négociations pour parvenir à une solution au conflit au Sahara Occidental Par ailleurs, le diplomate vietnamien a insisté, selon l'agence de presse vietnamienne, sur "la nécessité de soutenir les efforts de la mission de la Minurso pour promouvoir la paix au Sahara occidental". Il a à cet effet appelé à "un dialogue pacifique sur la base du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, pour tenter de prendre des mesures justes et appropriées qui répondent aux aspirations du peuple sahraoui" à savoir l'autodétermination et l'indépendance. Pour rappel, le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu cette réunion quelques jours après la publication d'un nouveau rapport du SG de l'ONU Antonio Guterres, sur le territoire non autonome, un rapport jugé "réducteur" et ne "reflétant pas la réalité", par le Front Polisario. Dans ce rapport, Antonio Guterres, a relevé que le manque d'accès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (HCDH) à ce territoire occupé a "fortement entravé" la surveillance des droits humains dans la dernière colonie d'Afrique. Il a indiqué avoir reçu "plusieurs signalements de faits de torture, de mauvais traitements et de négligence médicale dans les prisons marocaines. M.Guterres a proposé de proroger la Minurso d'une année, affirmant dans le même rapport qu'une "solution politique juste permettant l'autodétermination du peuple sahraoui était possible". Lire aussi: Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit sur le Sahara occidental Dans la foulée, le peuple sahraoui ne cesse de dénoncer le "laxisme" maintes fois affiché par les Nations unies face à la situation déplorable au Sahara occidental marquée notamment par le mépris de l'occupant marocain pour le respect du droit international. A cet effet, le président sahraoui, Brahim Ghali, avait souligné dans une récente missive adressée au chef de l'ONU et au président du Conseil de sécurité, que des "mesures concrètes" sont cruciales pour parachever la décolonisation de ce territoire non autonome. Il avait aussi affirmé que la Minurso était devenue un "spectateur passif devant les actions annexionnistes du Maroc", échouant dans l'exécution du mandat pour lequel elle a été créée à savoir l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental.Jeudi, le chef de la diplomatie sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek a imputé au Conseil de sécurité et à la France l'entière responsabilité dans le blocage du processus de règlement de la question sahraouie. Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.