Des secouristes tentaient samedi matin, à la lueur de lampes frontales, de retrouver des survivants dans les décombres d'immeubles effondrés dans l'Ouest de la Turquie après un puissant séisme qui a fait au moins 26 morts et plus de 800 blessés dans ce pays et en Grèce voisine. Un précédent bilan faisait état de vingt morts et 800 blessés. A Bayrakli, dans la province d'Izmir, des équipes de sauveteurs s'efforçaient de se frayer un passage à travers des poutres tordues et des blocs de béton, vestiges d'un immeuble d'habitation de sept étages, réclamant parfois le silence pour tenter de localiser d'éventuels survivants, selon des correspondants de presse. Le tremblement de terre, dont la magnitude a été évaluée à 7 sur l'échelle de Richter par l'Institut de géophysique américain (USGS), s'est produit peu avant 12H00 GMT en mer Egée, au sud-ouest d'Izmir, troisième plus grande ville de Turquie, et près de l'île grecque de Samos. La secousse a été si puissante qu'elle a été ressentie jusqu'à Istanbul et Athènes et a provoqué un mini-tsunami qui a inondé les rues de Seferihisar, ville turque située près de l'épicentre, et balayé les côtes de Samos. Ankara et Athènes ont mis de côté les tensions diplomatiques pour s'offrir mutuellement de l'aide, lors d'un entretien téléphonique entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. En Turquie, 17 personnes sont mortes et 763 ont été blessées, selon l'agence gouvernementale des situations de catastrophe (AFAD). En Grèce, deux adolescents ont été tués sur l'île de Samos par l'écroulement d'un mur, a indiqué la télévision publique Ert. Neuf personnes ont par ailleurs été blessées et des dégâts matériels sont à déplorer. Mais c'est la côte égéenne turque, densément peuplée, qui a été la plus durement touchée. Les secouristes étaient engagés dans une course contre la montre pour extraire des survivants des décombres. Selon l'AFAD, 17 immeubles étaient écroulés ou fortement endommagés. A Bayrakli, les secouristes soulevaient des pans de murs à l'aide de grues et déblayaient les décombres dans un bruit continu de marteau-piqueur. Ayant réussi à joindre par téléphone une fillette prise au piège, ils tentaient d'obtenir des indications permettant de la retrouver, tout en la rassurant, selon les images de la chaîne publique TRT. Des proches de disparus attendaient près des décombres, dans l'espoir d'une bonne nouvelle. La municipalité a dressé des tentes dans un petit parc voisin, afin d'héberger les sinistrés. Les mosquées ont également ouvert leurs portes pour accueillir les rescapés. Plusieurs hôpitaux d'Izmir, engorgés à cause de la pandémie de nouveau coronavirus, ont transféré des patients vers d'autres établissements pour pouvoir accueillir les victimes du séisme. La secousse a également été ressentie à Istanbul, capitale économique du pays, mais aucun dégât n'y a été constaté. La France s'est jointe au mouvement de solidarité en proposant vendredi son assistance à Athènes et Ankara, alors qu'elle est en pleine crise avec la Turquie sur de nombreux sujets diplomatiques et géopolitiques. La Turquie et la Grèce sont situées dans une des zones sismiques les plus actives du monde. En 1999, un séisme de magnitude 7,4 avait frappé le nord-ouest de la Turquie, faisant plus de 17.000 morts, dont un millier à Istanbul. En janvier dernier, un séisme de 6,7 avait fait une quarantaine de morts dans la province d'Elazig (est). En Grèce, le dernier séisme mortel, de magnitude 6,7, avait eu lieu sur l'île de Kos, proche de Samos dans l'archipel de Dodécanèse en mer Egée en juillet 2017, tuant deux personnes.