Plusieurs syndicats espagnols ont condamné avec force samedi l'agression militaire marocaine contre les civils sahraouis à El-Guerguerat, exigeant qu'une date soit fixée pour la tenue du référendum d' autodetérmination au Sahara occidental. "Nous condamnons l'attaque militaire du Royaume du Maroc contre la population civile sahraouie", ont écrit les syndicats dans un communiqué commun, soulignant que "les forces armées marocaines ont attaqué des centaines de civils sahraouis qui, depuis le 21 octobre dernier, manifestaient pacifiquement dans la région d'El-Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental". Les syndicats ont ajouté que ces civils sahraouis exigent que les Nations Unies et la communauté internationale appliquent les résolutions de l'ONU, selon lesquelles le référendum d'autodétermination convenu entre les parties, le Front Polisario et le Maroc, aurait dû avoir lieu il y a près de 30 ans et que la mission de l'ONU (MINURSO) a été chargé d'organiser". Cependant, déplorent les syndicats, "année après année, il a été reporté, cédant au chantage marocain". La protestation pacifique s'est déroulée dans cette brèche illégale d'El-Gueguerat pour avoir été utilisée par l'occupant marocain pour transférer une partie des ressources naturelles sahraouies illégalement expropriées, facilitant le trafic et la contrebande de drogue, a-t-on rappelé. "Et tout cela devant l'indifférence, sinon la complicité, de la MINURSO elle-même, qui voit de ses propres yeux comment ces ignominies sont commises sans lever le petit doigt pour l'empêcher", a dénoncé le collectif de syndicat représentant différents secteurs. Les syndicats ont soutenu que "lattaque militaire marocaine contre la population civile sahraouie qui a exercé son droit de manifester pacifiquement, en plus d'être la violation d'un droit fondamental, représente la violation de l'accord militaire n 1 par lequel le cessez-le-feu a été établi en 1991 entre le Front Polisario et le Maroc sous la supervision des Nations Unies". "Le Gouvernement sahraoui et son Armée de libération nationale ont donc le droit d'agir en légitime défense, en protégeant la population civile contre l'agresseur et l'occupant marocain et en défendant leur souveraineté territoriale", ont affirmé les syndicats espagnols. Ils ont souligné dans le communiqué que "les graves conséquences qui découlent de cette action militaire relèvent de la seule et exclusive responsabilité du Maroc et des gouvernements qui le soutiennent, ainsi que de ceux qui gardent le silence, manipulent les faits". Les syndicats signataires du communiqué ont exigé que "les Nations Unies, la communauté internationale et le gouvernement espagnol interviennent immédiatement pour faire appliquer la légalité internationale". "L'Etat espagnol, en tant que puissance administrative du territoire, doit assumer sa responsabilité historique dans ce conflit", a-t-on insisté. L'Espagne doit "rectifier la trahison que l'accord tripartite illégal de Madrid du 14 novembre 1975 supposait pour le peuple sahraoui, par lequel il a cédé le Sahara occidental". "Nous lui demandons de s'acquitter de ses obligations et, à un moment aussi grave que le présent, d'assumer sa responsabilité historique et de réparer le mal qu'il a infligé au peuple sahraoui avec cet accord infâme"." Il est temps que l'Espagne cesse de soutenir la dictature marocaine et la vente d'armes à son gouvernement, et se place une fois pour toutes du côté du peuple sahraoui qu'elle n'aurait jamais dû abandonner", ont lancé les syndicats." Face à cette grave situation, nous exprimons à nouveau notre engagement et notre solidarité avec la juste lutte du peuple sahraoui et de son représentant légitime, le Front Polisario", ont conclu les syndicats.