Les dirigeants africains ont réitéré leur soutien à la cause sahraouie condamnant fermement la violation de l'accord de cessez-le-feu par les autorités de l'occupation marocaine, à la suite de l'agression menée à El-Guerguerat, et appelant à la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental. Préoccupés par la poursuite des violations marocaines au Sahara occidental occupé, notamment à El-Guerguerat, de nombreux dirigeants africains ont exigé la fin de l'occupation marocaine, lors de leur intervention lors de la 14e Session extraordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union africaine (UA) sur "Faire taire les armes en Afrique", tenue dimanche par visioconférence. A cette occasion, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Brahim Ghali, a informé ses homologues africains des derniers événements sur la question sahraouie après la brutale agression marocaine en violation flagrante du cessez-le-feu y voyant "un défi et une rébellion marocaine contre les décisions de l'Afrique et ses aspirations à faire taire les armes et à se concentrer sur la bataille pour le développement et la prospérité" du continent. Et c'est ainsi que le président sud-africain, président en exercice de l'UA, Cyril Ramaphosa a exprimé l'"inquiétude du continent africain face à l'accélération des événements au Sahara occidental à la lumière de la reprise des affrontements armés après l'agression marocaine à El-Guerguerat. "Nous exprimons notre profonde inquiétude face à la situation actuelle au Sahara occidental, qui exige que tous les efforts possibles soient faits pour faciliter l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", a souligné M. Ramaphosa dans sa déclaration aux 55 Etats membres de l'UA. Le Premier ministre Abdelaziz Djerad a lui aussi exprimé "sa profonde préoccupation" face aux événements récents et à leur menace pour la paix et la sécurité dans toute la région, renouvelant la position de principe de l'Algérie, qui adhère à la fin du colonialisme au Sahara occidental. De son côté, le Premier Ministre du Royaume du Lesotho a également exprimé le soutien de son pays à la cause sahraouie et sa solidarité absolue avec la lutte du peuple sahraoui pour l'autodétermination et l'indépendance. De plus, le Lesotho a soumis un projet de résolution au sommet qui donne une visibilité à la question sahraouie en l'inscrivant à nouveau à l'agenda du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, après moult tentatives de Rabat visant à écarter cet organe décisionnel de l'UA du processus de règlement du conflit sahraoui. Le CPS se réapproprie le dossier sahraoui La décision "demande au Conseil paix et sécurité de l'UA conformément aux dispositions pertinentes de son protocole d'engager les deux parties, qui sont tous les deux membres de l'Union africaine de remédier à la situation (sur le terrain) en vue de préparer les conditions pour un nouveau cessez-le-feu et de parvenir à une solution durable au conflit qui prévoit l'autodétermination au Sahara occidental". Dans ce contexte, le président du Zimbabwe, M. Manangagwa, a exigé "une décolonisation immédiate et sans délai" du Sahara occidental. De son côté, le vice-président de la Namibie a renouvelé la solidarité absolue de son pays avec la lutte du peuple sahraoui et la lutte de la RASD pour la liberté et l'indépendance, tandis que le ministre des Affaires étrangères du Botswana a dénoncé l'agression du Royaume du Maroc contre les manifestants pacifiques sahraouis qui ont manifesté pour revendiquer leurs droits légitimes. La République d'Ouganda a également appelé à la "condamnation" de l'occupant marocain et à la fin de la colonisation du Sahara occidental. Et le Kenya, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a affiché "son plein appui" à la proposition du Royaume du Lesotho et a appelé l'Union africaine à "assumer ses responsabilités, en particulier le Conseil africain de paix et de sécurité". L'Angola soutient fermement la lutte du peuple sahraoui, a réitéré son ministre des Affaires étrangères, Antonio Tete. Et Mme Nalidi Bandor, ministre sud-africaine des Affaires étrangères, a, quant à elle, appelé le secrétaire général des Nations Unies à assumer ses responsabilités et à nommer un envoyé personnel pour le Sahara occidental dès que possible pour mettre en œuvre les résolutions des Nations Unies, notamment l'accélération de l'organisation d'un référendum libre et juste. Le chef de la délégation mozambicaine, dans un discours qu'il a lu au nom du président mozambicain, a lui aussi affirmé son plein soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance. Dans le même contexte, la République du Nigéria a exprimé sa profonde préoccupation face aux affrontements militaires entre la RASD et le Royaume du Maroc.