Le représentant du Front Polisario en France Mohamed Sidati, a déploré, vendredi, la décision du président américain sortant Donald Trump de reconnaître les prétendues revendications marocaines au Sahara occidental, dans une démarche qui va à l'encontre du droit international, qualifiant l'opération de "brigandage international". Intervenant sur France 24, M. Sidati a déclaré que "la décision de Trump va à l'encontre du droit international et viole la légalité internationale", qualifiant l'opération de "brigandage international". Pour le diplomate sahraoui, la décision émanant du président sortant, qu'il considère comme " discrédité et perdant", ne changera en rien le statut juridique du Sahara occidental qui demeure une question éminemment de décolonisation devant être réglée à travers l'exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination, reconnu par la communauté internationale. Ce statut consacré, rappelle-t-il, a été réaffirmé par le porte-parole des Nations Unies qui a souligné que le conflit du Sahara occidental était une question de décolonisation qui relevait de la responsabilité des Nations Unies. Dans ce contexte, l'intervenant a noté que "l'opération militaire marocaine du 13 novembre à El Guerguerat a non seulement violé le cessez-le-feu de l'ONU mais a visé des populations civiles qui ont pu être évacuées fort heureusement". Cela dit, "complique incontestablement la tache de la communauté internationale et des Nations Unies d'autant plus qu'elles ne se sont pas acquittées comme il se doit de leur devoir et obligations vis-à-vis du peuple sahraoui en organisant notamment un référendum d'autodétermination". Par la même occasion, le représentant a dénoncé l"inaction" de l'ONU face aux tentatives du Maroc de vider les résolutions onusiennes de leur contenu. "Je peux même dire que le Maroc a essayé par tous les moyens de cacher cette situation de guerre qui prévaut au Sahara occidental. Depuis la rupture du cessez-le-feu par le Maroc, la guerre a repris nous sommes maintenant en confrontation", a-t-il ajouté. Il a assuré, à cet effet, que les Sahraouis sont déterminés à poursuivre leur résistance jusqu'à l'obtention de leur droit à l'autodétermination. En outre, le responsable sahraoui, a rappelé que l'Union africaine (UA) vient de conforter le combat du peuple sahraoui pour l'indépendance lors de sa 14e session extraordinaire sous le thème "faire taire les armes". "La question sahraouie est présente dans l'agenda de l'organisation panafricaine et surtout en prévision du prochain de sommet", a-t-il assuré, tout en rappelant que l'organisation de l'union africaine (OUA) était partie prenante aux cotés des Nations Unies dans le processus de règlement. Sur un autre chapitre, celui des négociations, en suspens depuis longtemps, le diplomate sahraoui préconise "la restauration de la situation". Plus explicite, il rappelle que les nations unies étaient au Sahara occidental en 1991 en prévision d'un référendum qui devait être organisé dans un délai de six mois ou une année au plus tard, "mais tout cela a été torpillé", a-t-il regretté. L'exigence des Sahraouis désormais, comme l'a défini leur représentant à Paris, était des négociations directes portant sur la nécessité que le peuple exerce son droit à l'autodétermination à travers un référendum. S'agissant de ce point précis, il dira que "le problème n'est pas le corps électoral puisque les Nations unies ont mené un travail important sur le plan de l'identification". Pour conclure, il a assuré que "la porte est grand ouverte à une négociation sérieuse entre le Front Polisario et le Maroc pour parvenir à une solution juste et pacifique".