Les intervenants lors d'une rencontre sur les résolutions relatives à l'autodétermination des peuples ont mis en avant, lundi à Alger, l'impératif de respecter le droit des peuples à l'autodétermination, conformément à la résolution 15/14 de l'ONU, fruit des luttes et sacrifices des peuples colonisés des années durant. Lors d'une rencontre s'inscrivant dans le cadre du forum de la Mémoire, organisé par l'Association "Mechaâl Echahid" au Centre nationale des Archives, le Conseiller auprès du président de la République, chargé des archives et de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi a indiqué que la commémoration du 60 anniversaire des Manifestations du 11 décembre 1960 "se veut une occasion pour célébrer la résolution 15/14 du 14 décembre 1960 consacrant le droit des peuples à l'autodétermination". Cette résolution onusienne était venue, à l'époque, "donner écho" aux Manifestations du 11 décembre 1960 en Algérie, et rappeler au monde le principe d'autodétermination, consacré par la Société des Nations et reconnu par la suite par l'ONU à la faveur de décision pertinente. Soulignant l'impératif respect du droit des peuples à l'autodétermination loin des tractations politiques, il a fait observer que "le règlement de ces questions relève actuellement davantage du politique que du juridique, avec toutes les répercussions qui en découlent sur les peuples colonisés, notamment le peuple palestinien, toujours privé de son droit à l'autodétermination, et dont la question demeure au même point alors qu'elle est au niveau de l'organisation onusienne depuis des années". Pour sa part, l'historien Mohamed Lahcen Zaghidi a affirmé que la décision onusienne relative au droit des peuples à l'autodétermination "a été le résultat des luttes et sacrifices des peuples". Dans le même sillage, il a souligné que la reconnaissance du droit du peuple algérien à l'autodétermination par les Nations Unies "était le fruit d'une longue lutte mais également le résultat de la Guerre de libération nationale et les Manifestations du 11 décembre 1960, qui ont porté haut la voix de la révolution à travers le monde, gagnant ainsi le soutien et la solidarité d'un grand nombre de pays, qui ont dénoncé l'usage de la force par la colonisation française contre des manifestants innocents, sortis pour réclamer leur liberté et indépendance. Dr. Zeghidi a rappelé comment avait été présenté le dossier algérien pour examen par la 4ème Commission de l'Assemblée générale des Nations Unies sur les questions politiques spéciales de la décolonisation, et comment avaient été avortées toutes les tentatives du colonisateur français pour faire obstruction a cette démarche, mettant en exergue le rôle des médias internationaux dans la manifestation de la vérité au sujet des Manifestations du 11 décembre. Il a estime, dans ce cadre que "la réussite du peuple algérien à arracher son droit à l'autodétermination était devenue "une référence pour tous les peuples colonisés, y compris le peuple palestinien," mettant en exergue l'impératif de permettre aux peuples colonisés opprimés d'accéder à leur droit à l'autodétermination, conformément à la résolution des Nations Unies Afférente Intervenant lors de cette rencontre, l'ambassadeur de l'Etat palestinien à Alger, Amin Makboul a déclaré que le peuple algérien "a arraché son indépendance grâce aux sacrifices des chouhada après de longues années de combat et non seulement aux décisions onusiennes". "Le peuple palestinien a suivi la voie de la Révolution algérienne et il s'en est inspiré. En 1965, Il a commencé sa révolution après l'indépendance de l'Algérie, le premier Etat qui soutient toujours le combat palestinien et qui est resté fidèle aux principes de Novembre en dépit des défaillances et des concession survenues dans le monde arabe", a-t-il dit. L'ambassadeur palestinien a indiqué que "les décisions onusiennes se comptaient par centaines par rapport à la cause palestinienne et au droit de son peuple à l'autodétermination et à l'établissement de son Etat, mais l'administration américaine, raciste et arrogante, a empêché leur exécution", tenant les Nations unies pour responsable de "l'inexécution de ses propres décisions". Commentant l'empressement de certains Etats arabes pour la normalisation avec l'entité sioniste, M. Makboul a soutenu que cet état de fait "est le résultat de pressions et de tentations américaines, ajoutant que qu'il portait préjudice à la cause palestinienne et servait l'intérêt de l'occupant sioniste, qui persiste dans ses pratiques d'oppression , ses tueries et sa politique de colonisation". Pour le diplomate palestinien, la décision de certains pays arabes "est venue à une période très sensible du fait de la férocité redoublée de l'accupant et l'intensification de sa politique de judaïsation d'El Qods".