L'intergroupe parlementaire européen "paix pour le peuple sahraoui" a condamné lundi l'agression militaire lancée le mois dernier par les autorités d'occupation marocaines contre des civils sahraouis dans la zone tampon d'El-Guerguerat, et dénoncé également l'annonce du président américain sortant Donad Trump de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. "Nous condamnons l'action militaire illégale du Maroc dans la région d'El-Guerguerat et la construction d'un mur dans une région qui fait clairement partie du territoire du Sahara occidental sous contrôle du Front Polisario comme convenu dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu de l'ONU (1991)", indique l'Intergroupe parlementaire européen pour le Sahara occidental dans un communiqué, appelant le Royaume du Maroc à "se retirer immédiatement de la zone tampon d'El-Guerguerat". "Nous exprimons notre profonde préoccupation face à la reprise du conflit armé au Sahara occidental. A la suie des violations répétées de l'accord de cessez-le-feu par le Royaume du Maroc, et plus récemment l'action militaire du Maroc dans la région de Guerguerat", a encore réaffirmé l'Intergroupe. Dans son communiqué, le groupe parlementaire européen appelle aussi à "mettre fin aux affrontements militaires et à revenir au cessez-le-feu". "Nous exhortons les deux parties à coopérer, à revenir au cessez-le-feu et à exhorter la communauté internationale à exercer un engagement politique pour résoudre le conflit qui dure depuis une décennie et mettre fin à l'occupation marocaine du territoire du Sahara occidental", a ajouté la même source précisant que "le droit des Sahraouis à l'autodétermination, tel que défini par le droit international, doit être respecté". Par ailleurs, l'intergroupe parlementaire européen a insisté sur la nécessité de tenir le référendum convenu en 1991, soulignant que l'"ère du colonialisme doit prendre fin". "Nous dénonçons la nouvelle détérioration de la situation des droits de l'Homme dans les territoires occupés et la poursuite de la répression contre les journalistes, les défenseurs des droits humains et les militants politiques", a-t-il en outre indiqué dans son communiqué. Face à cette situation, il a appelé le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guteress, à "nommer dès que possible un représentant spécial pour remplacer son ancien envoyé personnel Horst Kohler", qui a démissionné en 2019, pour des raisons de santé, estimant dans ce contexte que "cette étape est urgente pour faciliter une résolution durable au conflit sahraoui". S'agissant de la décision de Trump de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, l'intergroupe parlementaire européen sur le Sahara occidental, a "fermement condamné" cette annonce y voyant "une tentative inacceptable" d'attiser la tension dans la région. Quant à l'exploitation illégale par le Maroc des ressources des territoires sahraouis occupés, l'intergroupe parlementaire européen a souligné qu'"il est très important que les décisions de la Cour européenne de la justice (CJUE) soient pleinement respectées" notamment en ce qui concerne la nécessité d'obtenir le consentement du peuple sahraoui pour tout accord de l'UE impliquant le territoire non autonome de Sahara occidental. "Nous attendons également de la Commission et du Conseil (européens) qu'ils condamnent les violations des droits humains internationaux et qu'ils inscrivent la résolution du conflit autour du Sahara occidental dans l'agenda du prochain sommet entre l'Union européenne et l'Union africaine", conclut l'Intergroupe. Ce groupe parlementaire "Paix pour le peuple sahraoui", qui comprend plus d'une centaine de députés de divers partis politiques de tous les pays de l'Union européenne, est présidé par Joachim Schuster, député européen du Parti social-démocrate allemand.