L'Institut national supérieur de pêche et d'aquaculture (INSPA) a lancé, jeudi, la nouvelle année pédagogique 2020-2021 de la formation avec de nouvelles spécialités et mesures exposées lors de la journée portes ouvertes organisée à cette occasion. Ces spécialités visent "la formation d'une nouvelle génération répondant aux besoins de la profession notamment le travail sur terrain en mer", a fait savoir le directeur général de l'INSPA, Azeb Madjid. Le même responsable, qui a présidé la cérémonie d'ouverture de la nouvelle année qui s'est déroulée en présence de cadres du ministère de la Pêche et des Produits halieutiques, a affirmé que "ces formations permettront également l'émergence d'une nouvelle génération qualifiée en matière de métiers de la mer qui prendra en charge le navire et son équipage et ce dans les déplacements vers les pays liés par des conventions avec l'Algérie dans le domaine de la pêche, à l'instar de la Mauritanie et du Soudan". L'Algérie a conclu des conventions avec plusieurs pays relatives à la pêche dans les périmètres marins de ces derniers et inversement, outre l'obtention de déclarations de la part des autres pays pour traverser leurs eaux territoriales. Selon M. Azeb, le secteur vise à fournir une main d'oeuvre qualifiée dans le domaine de la pêche dans les océans en quête de ressources halieutiques à même de réaliser la sécurité alimentaire du pays dans le respect des conventions et des lois internationales, et d'offrir des professionnels encadreurs en mesure de lancer des investissements dans le secteur. Lire aussi: Pêche et aquaculture: appel à garantir l'appui et l'accompagnement technique L'INSPA, qui oeuvre également à former des formateurs qui suivent une formation à l'Institut Supérieur Maritime de Bou Ismail (Tipasa), comprend 8 professeurs spécialistes, 15 inspecteurs, 5 ingénieurs, 9 techniciens et 14 professeurs contractuels. L'Institut veille à concrétiser les objectifs définis dans la feuille de route 2020-2024 portant plusieurs volets, dont l'octroi et l'exercice de tutelle de formation supérieure et de recherche scientifique, la création d'un centre maritime spécialisé en sécurité maritime et en plongée au niveau de l'annexe de l'Institut à El-Marsa en sus du renforcement des capacités techniques et pédagogiques et le développement de la gestion des affaires pédagogiques et des ressources humaines. Cet établissement organise également les concours et les examens professionnels relatifs au secteur de la pêche, à l'amélioration du niveau des professionnels, à l'actualisation des informations et à la formation continue. L'objectif principal de l'année pédagogique lancée aujourd'hui consiste à apprendre les moyens de prévention, de sécurité et d'hygiène à bord des bateaux et barques ainsi que les moyens de sauvetage au large comme volet important permettant aux gens de mer de faire preuve de vigilance et les bons gestes à adopter à la sortie de la mer, a indiqué le même responsable. La durée de la formation s'étale sur une durée de 3 ans dont deux ans et demi théoriques et 6 mois pratiques, suivie d'une période pratique de 12 mois leur permettant d'obtenir un certificat selon la compétence prouvée sur terrain. Arrêté interministériel permettant aux personnes ayant un niveau primaire de scolarité d'accéder à l'Institut La rentrée pédagogique a concerné cinq écoles (Ghazaouet, Beni Saf, Cherchell, Annaba et El-Kala), deux instituts (Oran et Collo) et l'INSPA à Alger. La rentrée dans ces différents établissements a été marquée par le respect strict des mesures préventives de la propagation de la pandémie de Covid-19, a assuré Aicha Latifa Yagoubi Abdessamed, directrice de formation, de recherche et d'orientation au ministère de la Pêche. Le secteur signera prochainement un arrêté interministériel entre les ministères des Transports et de la Pêche en vue de permettre aux personnes ayant un niveau primaire jusqu'au baccalauréat d'accéder à des formations spécialisées à l'Institut. Le niveau requis auparavant pour ces formations était de 2e année moyenne et plus, indiqué la même source, soulignant que le fort engouement des jeunes aux métiers de la pêche a amené le secteur à leur donner la chance d'accès à cette formation pour obtenir le diplôme principal les habilitant à obtenir les certificats d'aptitude et de compétence. D'autres spécialités sont également ouvertes à tous les professionnels de la pêche intéressés par la formation continue, les habilitant à obtenir les certificats de compétence et de marine, notamment en ce qui concerne la sécurité marine qui compte parmi les principales conditions d'obtention des certificats de compétence et d'aptitude, précise la responsable. Lire aussi: Ferroukhi: bientôt une loi relative à l'organisation des ports de pêche Les formations concernent les spécialités de capitaine de marine et matelot à la pêche et lieutenant de pêche et d'officier mécanicien de deuxième classe et lieutenant en mécanique de deuxième classe, a-t-elle ajouté, précisant que l'Institut était ouvert à la préparation de nouveaux programmes, en fonction de la demande et des compétences requises ou à développer. D'autres spécialités ont été créées dans le domaine de l'aquaculture, en l'occurrence celles de technicien supérieur, technicien et agent technique aquacole, susceptibles d'encourager les investisseurs à lancer leurs projets sur des bases scientifiques. Lors de la visite effectuée par une délégation ministérielle et de cadres de l'Institut aux différents départements, le directeur général a expliqué les différentes phases de formation dans chaque spécialité, ainsi que les équipements et supports scientifiques utilisés, à l'instar des chantiers de mécanique, les métiers de soudage, les laboratoires d'électronique et de matronique et aquacoles, outre les chantiers de réparation des filets de pêche, la salle de la sécurité maritime et le bateau-école. En plus des appareils numériques modernes, l'Institut utilise dans les opérations de formation des radars, outre les exercices de formation, utilisés obligatoirement dans les navires de plus de 10 mètres de longueur. Lesdits équipements constituent des «investissements modernes contribuant à l'amélioration du rendement de la pêche», selon les explications reçues, notant que le prix du seul appareil est de 250 millions de centimes, voire 1 milliard selon le gabarit du navire et le type d'investissement dont il fait l'objet. Parmi ces équipements, les différents types de radars, un outil indispensable nécessitant des autorisations d'importation, a expliqué M. Azeb, précisant qu'un numéro de série est gravé sur chaque appareil pour prévenir d'éventuel cas de vol ou usage illégal, comme la migration clandestine.