L'ONU souhaite l'envoi d'observateurs internationaux en Libye pour y superviser le cessez-le-feu au moment où le Forum de dialogue politique libyen a annoncé la formation prochaine d'un "comité consultatif" visant à résoudre le blocage autour du mécanisme de sélection de l'autorité exécutive. Dans une lettre adressée aux Etats membres du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, demande la constitution d'un groupe d'observation qui inclurait des civils, ainsi que des militaires à la retraite d'organisations comme l'Union africaine, l'Union européenne, et la Ligue arabe, soulignant que les parties belligérantes libyennes, qui se sont entendues sur un cessez-le-feu le 23 octobre à Genève, souhaitent éviter la présence de troupes étrangères armées. "J'encourage les Etats membres et les organisations régionales à soutenir la concrétisation du mécanisme de cessez-le-feu, notamment en fournissant des observateurs internationaux sous la bannière des Nations unies", déclare-t-il dans cette lettre datée de mardi. Le secrétaire général demande aussi à toutes les nations de respecter l'embargo onusien sur les armes en Libye, qui a été manifestement bafoué. A l'issue d'une nouvelle session virtuelle de dialogue politique libyen, mercredi soir, avec les membres du Forum de dialogue politique libyen, l'Envoyée intérimaire des Nations unies en Libye, Stéphanie Williams, a réitéré sa détermination en tant que médiateur onusien à aller jusqu'au bout dans sa mission visant à conduire à un compromis acceptable susceptible d'assurer l'organisation des élections, prévues le 24 décembre 2021 en Libye. "Dans mon rôle de Médiateur, j'ai une obligation professionnelle, personnelle et morale de remédier à ce blocage, de préserver ce processus et de vous aider à vous conduire à un compromis acceptable qui contribuera à la réalisation de l'objectif électoral, qui est l'ultime objectif", a-t-elle indiqué. Mme Williams a exhorté les belligérants libyens à "chercher plutôt comment partager les responsabilités et non pas le pouvoir", les appelant à œuvrer pour "l'organisation des élections". Le Forum de dialogue politique libyen a, dans cette optique, annoncé la formation d'un "comité consultatif" de 15 membres, la semaine prochaine, en vue de résoudre les questions en suspens notamment le blocage autour du mécanisme de sélection de l'autorité exécutive. "La semaine prochaine, un comité consultatif de 15 membres sera formé pour résoudre le blocage autour du mécanisme de sélection de l'autorité exécutive", a déclaré un participant au Forum. Lors de la réunion, la mission de l'ONU a exhorté les membres du Forum à "soumettre des propositions de noms au comité consultatif dans les deux jours à venir", expliquant que le travail de la mission se concentrera particulièrement sur "la voie constitutionnelle et les élections". Le 18 décembre, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a annoncé la formation d'un "comité juridique" composé de membres du Forum pour le dialogue politique afin d'élaborer une loi pour les élections prévues en 2021. Par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé mercredi les belligérants à poursuivre le dialogue en vue de l'édification du "nouvel Etat libyen", s'exprimant lors d'une conférence de presse à Moscou, à l'issue d'une réunion avec le ministre des Affaires étrangères du gouvernement d'union nationale libyen (GNA), Mohamed Siala. M. Lavrov a souligné que la visite de Siala à Moscou intervient à un "moment crucial pour les Libyens" et promis de fournir "un soutien maximal aux efforts de paix en cours en Libye". Taha Siala a déclaré pour sa part "tout en respectant le travail de l'ONU" en vue d'un règlement de la crise libyenne, "nous devrions supposer qu'eux, comme le font les Libyens, doivent faire face aux divisions au sein du Conseil de sécurité (des Nations Unies). Le chef de la diplomatie russe a également souligné l'urgence de nommer un nouvel envoyé de l'ONU en Libye, disant que "le retard dans la sélection d'un nouvel émissaire est préoccupant".