Dix (10) membres du Parti de la Justice et du Développement (PJD) dans la ville de Freïja à Taroudant au Sud du Maroc, ont présenté jeudi une démission collective du parti, mettant ainsi un terme "à leur lien avec cette formation politique", en attendant l'annonce d'autres démissions, indiquent des médias locaux. Le PJD a essuyé une pluie de critiques contre la normalisation de la part de diverses parties prévoyant même "un séisme au sein du parti", suite à la signature par le SG Saâdeddine El-Othmani de l'accord, alors qu'il était vent debout contre l'établissement de relations normales avec Israël, qualifiant autrefois cette action de « génocide civilisationnel ». Nous, sous signés, en notre qualité de membres et adhérents au PJD déclarons notre démission du parti et affirmons la rupture de tout lien dès l'acceptation de ces démissions, ont écrit les signataires du document. Rapportant que bien des démissions sont attendues au sein du même parti politique, des médias locaux ont précisé que "les dix (10) démissionnaires pourraient atterrir au parti de l'Istiqlal ou au Rassemblement national des indépendants (RNI) ». Dans la même semaine, 21 membres du PJD avaient présenté leur démission collective au secrétaire régional d'Inezgane-Aït Melloul ». Le retrait sans motif des membres du parti avait suscité un grand buzz politique et avait été qualifié de "véritable fissure dans les rangs du parti El Misbah", et ce, à quelques mois du rendez-vous électoral. Les démissions collectives au sein du PJD dénotent, selon certaines sources, l'échec de la direction du parti à désamorcer la crise enclenchée par la signature par le SG du parti de l'accord de trahison avec l'entité sioniste. Depuis l'annonce par le régime marocain de la normalisation des relations avec Israël, la formation politique d'El Othmani connait "une hémorragie interne aigue". Lire aussi : Maroc: Zafzafi et ses compagnons du Hirak du Rif transférés vers différentes prisons Les démissionnaires envisagent, selon des analystes, de créer un nouveau parti au sein duquel ils conjugueront leurs efforts contre le chef du gouvernement avant les prochaines élections. A noter que le PJD se prépare pour tenir son conseil national fin janvier courant après plusieurs reports "avant de parvenir à la tenue d'un congrès extraordinaire", tandis que des parties du Mouvement de l'unicité et de la réforme (MUR) (association du même parti à caractère religieux), ont appelé à geler la qualité de membre du chef du gouvernement marocain, signataire de l'accord de normalisation ainsi que celle du ministre des Minerais, Abdelaziz Rabbah, lequel s'est réuni avec son homologue israélien». "Le peuple marocain ne se taira pas sur la normalisation, à laquelle a participé Sâadeddine El Othmani, et laquelle a été plébiscitée par Mohamed VI", a souligné l'activiste politique et auteur marocain, Ahmed Charket. Il s'agit, du moins, d'une normalisation qui "concerne le Makhzen et la famille royale seulement, et ne concerne pas le peuple marocain opposé à cette décision", a-t-il soutenu.