L'agriculture constitue "la plus grande des priorités" dans le programme de l'Agence nationale d'appui et de développement de l'entrepreneuriat (Anade, ex Ansej), "surtout dans le Sud algérien", a indiqué samedi à Alger son directeur général, Mohamed Chérif Bouaoud. S'exprimant au forum du quotidien Echaab, le directeur général de l'Agence a justifiée cette importance par "le grand potentiel" que recèlent les régions du Sud du pays, notamment en matière de ressources humaines et naturelles qui "favorisent l'investissement" dans ce secteur. M.Bouaoud a fait remarquer dans ce sens que sa visite dans la wilaya d'Adrar, au cours de la semaine passée, lui a permis de sillonner plusieurs de ses localités et de constater un "énorme potentiel", tout en regrettant, néanmoins, que les jeunes ne soient pas emballés par l'investissement dans cette activité. Il a affiché, toutefois, la disponibilité de l'Anade à accompagner les porteurs de projets dans les différents segments, soulignant que l'Agence était même en mesure de demander au Centre national du registre de commerce (CNRC) de créer de nouveau codes d'activité si, bien sur, le projet était "viable et créateur de richesse". Le directeur général de l'Anade a affirmé également que le gel sur certaines activités avait été levé, précisant, toutefois, que le financement de projets dans certains secteurs, tel que le transport, "exigeait une demande formulée par la tutelle". Le responsable a réitéré, en outre, l'engagement de l'agence à améliorer les qualifications des jeunes promoteurs en leur assurant une formation gratuite dans le domaine de la gestion de l'entreprise pour une meilleure viabilité de leur projet. Il a rappelé l'élargissement du dispositif à "toutes les personnes ayant une qualification" évoquant la possibilité pour ceux qui exercent une activité sans avoir obtenu de diplôme, d'obtenir une "validation des acquis professionnels" auprès des centres de formation professionnelle, les rendant éligibles au dispositif de l'Anade. Lire aussi : Dispositif de l'ANADE: la micro-entreprise, levier du développement local Selon M. Bouaoud, les nouvelles mesures adoptées par l'Anade ont suscité un "grand engouement" de la part des candidats qui se sont enregistrés en grand nombre depuis le lancement de la plateforme élaborée par l'Agence il y a de cela une quinzaine de jours. Répondant à une question relative à la revue à la hausse du montant de l'apport personnel, M. Bouaoud a indiqué que les entrepreneurs "doivent faire un effort" pour financer leur projet. Sur ce point, il a fait observer, que l'Ansej enregistrait un taux de remboursement de crédit appréciable, estimé à 80% des entreprises lorsque l'apport personnel atteignait les 20%, mais quand cet apport avait été revue à la baisse pour atteindre 1 à 2%, le taux des entreprises en difficultés a augmenté à 70%. Le responsable a estimé, à ce titre, qu'il fallait donner du temps à cette nouvelle formule avant de pouvoir l'évaluer, sans exclure l'éventualité de réviser le montant de l'apport personnel si cette évaluation le préconisait. L'Anade crée des bureaux itinérants Evoquant le sujet des entreprises en difficulté, M. Bouaoud a indiqué qu'environ 8.000 nouvelles demandes ont été reçues, sur la plateforme de l'agence, depuis septembre dernier de la part d'entreprises qui sollicitent le rééchelonnement de leur dette, assurant que l'opération se poursuit. Le directeur de l'Agence a, d'autre part, fait état du recensement de 135 entreprises en mesure d'exporter, dont 35 qui exportent déjà, spécifiant qu'elles activent essentiellement dans l'agroalimentaire et l'artisanat. D'ailleurs, une demande a été adressée à toutes les antennes de l'Anade afin de recenser les entreprises pouvant avoir des produits exportables répondants aux normes requises pour cela. Lire aussi : Agriculture: relance du recensement du secteur en 2021 M.Bouaoud a fait aussi état de l'accompagnement du ministère du Commerce qui a créé une structure chargée de former les entrepreneurs à l'exportation tout en les aidant à établir une feuille de route qui leur facilitera l'opération d'exportation. Le seul problème qui subsiste encore, selon lui, est celui de l'absence d'antennes des banques algériennes à l'étranger qui rend "difficile" le rapatriement des devises. Une entrave à laquelle le ministre des Finances s'est engagé à prendre en charge, a-t-il ajouté. Le directeur général a annoncé la création de bureaux itinérants de l'Anande pour couvrir les zones qui ne disposent pas d'antennes afin de réduire les dépenses des entrepreneurs et leur faciliter au maximum les procédures, avec l'utilisation, notamment, de la visioconférence pour former les jeunes porteurs de projets. Les encadreurs de l'Anade seront formés à l'export Le conseiller à la coopération internationale auprès du ministre délégué chargé des Micro-entreprises, Zakaria Maghni, a indiqué, en marge du forum, que le ministère du Commerce se chargera de former les encadreurs de l'Anade dans le domaine de l'exportation à travers des sessions de formation concernant les aspects juridiques et logistiques de l'acte d'exporter pour en faire profiter les porteurs de projets dont les produits sont exportables. Lire aussi : Ghardaïa: l'ODAS, un instrument pour redynamiser le secteur agricole De plus, les deux départements ont convenus de permettre aux PME de participer aux foires nationales et internationales organisées sous la tutelle du ministère du Commerce et des les accompagner pour réussir leurs participations. D'autre part, le responsable a fait savoir que le ministère des Micro-entreprises avait engagé des discussions avec celui des Finances afin de faire bénéficier les jeunes entreprises des programmes de financement des banques internationales telles que la Banque africaine de développement (BAD) et de la Banque Mondiale (BM).