Les journalistes africains sont appelés à maîtriser les données économiques et commerciales du continent en plus des grands enjeux du continent afin de pouvoir assurer un accompagnement efficace de la mise en œuvre de la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF), a souligné jeudi la Commission économique pour l'Afrique des Nations unies (CEA). Lors d'un webinaire organisé au profit des journalistes, sur "la couverture médiatique réelle de la Zlecaf" , la CEA a souligné l'importance de cette zone qui offre à l'Afrique l'occasion de créer le plus grand bloc commercial au monde, insuffisant les journalistes à réaliser des reportages sur ce bloc tout en étant "suffisamment outillés sur les questions d'économies et financières". Les médias africains doivent ainsi avoir la maîtrise de toutes les données du continent africain, des communautés économiques régionales et des enjeux d'influence relatives au commerce intra-africain, recommande la CEA. Ils devront aussi s'intéresser aux origines du faible niveau d'échanges entre les états-membres, les barrières commerciales et non-commerciales et l'impact probable de la pandémie à COVID-19 sur le fonctionnement du bloc commercial. D'autres sujets de discussion existent également, selon cette instance, tels que les éventuels conflits entre les états-membres, les barrières tarifaires et non tarifaires, les règles d'origine, le dumping, la réglementation douanière ainsi que la participation des femmes et des jeunes au commerce transfrontalier. 11 pays ont validé leur stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAF Ce webinaire a été une occasion pour les experts du CEA d'informer davantage les journalistes africains participants sur le rôle de la Zlecaf notamment dans le contexte des incidences de la Covid-19 sur les économies africaines. Selon des experts, il est attendu que la Zlecaf joue un rôle significatif dans le redémarrage des économies africaines, en réduisant la fragmentation des marchés africains et en soutenant, à moyen et long terme, les stratégies nationales de développement du continent et le renforcement de sa capacité de résilience aux chocs futurs. Les approches requises pour élaborer des stratégies nationales pour la Zlecaf ont été également évoquées. Il s'agit notamment d'une approche intégrée consistant à trouver une cohérence entre les stratégies nationales de la Zlecaf et d'autres stratégies et politiques. L'autre approche est l'approche participative, qui passe notamment par des consultations des différentes parties prenantes en plus de l'adoption de mesures proactives pour que les femmes soient en mesure de se faire entendre. Il est avancé, dans ce sillage, que 11 pays ont validé leurs stratégies nationales de mise en œuvre de la Zlecaf dont, la Mauritanie, la Zambie et le Zimbabwe, et 6 pays ont bénéficiés d'appui à la mise en œuvre. Lire aussi: ZLECAF : un rôle central dans l'accélération des échanges inter-africain La CEA indique, par ailleurs, à travers sa section de communication que La Zlecaf offre à "l'Afrique l'occasion de créer le plus grand bloc commercial au monde, à même de rassembler plus de 1,2 milliards de personnes au sein d'une économie de 2500 milliards de dollars et marquer le début d'une nouvelle ère de développement. Cette zone est à mesure de générer une série d'avantages en accompagnant les initiatives de création d'échanges, de transformation structurelle, d'emploi productif et de réduction de la pauvreté, note la même source. "Considérée par un grand nombre comme la plus grande zone de libre-échange au monde et bien plus, la Zone est dotée du potentiel de création d'emplois directs et indirects, en particulier pour les femmes et les jeunes Africains, tout en faisant progresser la sécurité alimentaire, l'agriculture, le secteur de la fabrication, du développement des infrastructures et en dynamisant les échanges intra-africains et l'industrialisation sur le continent", souligne encore la CEA . L'accord portant création de la ZLECAF a été signé lors de la 10e session extraordinaire du Sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement en mars 2018 à Kigali (Rwanda). Entré en vigueur officiellement début 2021, l'accord vise à accroitre les échanges commerciaux interafricains à 52% contre 16% actuellement. Signé par 54 pays africains et ratifié jusqu'à présent par 34 pays, l'accord prévoit l'annulation progressive des tarifs douaniers dans le commerce interafricain à hauteur de 90% des taxes douanières sur une durée de 5 ans pour les pays en développement et 10% pour les pays africains les moins développés, et ce à partir de janvier 2021. Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad avait réaffirmé que la Zlecaf constituait pour l'Algérie "un choix stratégique". L'accord relatif à la création à cette zone avait été entériné par le Parlement algérien fin 2020 en attendant le dépôt des instruments de ratification après le parachèvement des procédures internes.