L'importance de la promotion du commerce de troc et le soutien de l'exportation des produits agricoles vers les pays du Sahel, dans le but de diversifier l'économie hors-hydrocarbures, a été mise en avant par les participants à la rencontre nationale sur "le Troc et l'exportation des produits agricoles vers les pays du Sahel africain", tenue mardi à Tamanrasset. Les intervenants ont souligné le nécessaire accompagnement des acteurs et opérateurs activant dans le commerce de troc et le soutien aux exportations des produits agricoles vers les pays sahéliens, eu égard aux retombées positives escomptées, susceptibles de permettre l'essor agricole et le développement des activités économiques dans le Sud et l'impulsion de l'économie nationale. Ils ont estimé aussi que ces actions, troc et exportations, auront un grand impact sur le développement des échanges avec les pays voisins, notamment après le nouveau découpage administratif décidé par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. Intervenant à cette occasion, le ministre du Commerce, Kamel Rezzig, a indiqué que cette rencontre "traduit la volonté du gouvernement de promouvoir l'économie nationale hors hydrocarbures, à la faveur d'un plan de relance économique tendant à accroitre le volume des exportations hors-hydrocarbures pour atteindre, à fin 2021, un volume de cinq (5) milliards Dollars''. Mettant en avant également l'importance que revêtent les échanges commerciaux avec les pays africains limitrophes, M. Rezzig a fait état de la prise d'une série de mesures visant à booster le commerce de troc, dont la création d'un code spécial "troc" au registre du commerce pour les opérateurs économiques éligibles des quatre (4) wilayas du Sud (Tamanrasset, Illizi, Adrar et Tindouf), extensibles aux autres wilayas nouvellement promues. Lire aussi: Exportation des produits agricoles: renforcer les échanges avec les pays du Sahel "Pas moins de 279 commerçants ont obtenu le registre de commerce de troc", a révélé le ministre qui a fait part également de l'extension de la liste des produits éligibles à l'exportation et l'importation, dans le cadre du troc, la levée du gel sur l'importation de cheptel vivant à partir de pays voisins, le contrôle vétérinaire coordonné avec le ministère de l'agriculture, l'assouplissement des procédures liées au troc, l'octroi de plus de prérogatives aux walis des régions concernées, ainsi que l'organisation de manifestations économiques visant l'impulsion des activités économiques dans les régions frontalières. Le bilan des activités opérées au titre du commerce du troc fait ressortir l'importation, l'année dernière, de 21.000 tonnes de produits, pour une valeur de 464 millions DA, contre un volume d'exportation de 37.000 tonnes, pour 653 millions DA. Le représentant du ministère de la Défense Nationale a estimé, de son côté, que la situation sécuritaire que connaissent les pays frontaliers et la région du Sahel, suite aux développements de la situation dans ces régions, a influé négativement sur les actions de développement. Et d'ajouter que les unités de l'Armée nationale populaire poursuivent leurs efforts de désenclavement et de prise en charge sanitaire dans les zones frontalières et que l'institution militaire œuvre, en coordination avec les différents corps de sécurité, à la protection des frontières, la lutte contre le terrorisme et les différentes formes de crime organisé, l'accompagnement des activités économiques, notamment celles liées au développement du troc et de l'exportation. Intervenant en ouverture des travaux de cette rencontre nationale, le wali de Tamanrasset, Mustapha Koriche, a mis en exergue la nécessité de conjuguer les efforts pour promouvoir les échanges commerciaux avec les pays voisins et faciliter les opérations d'accès au marché africain. Le président de la chambre nationale de l'Agriculture, Mohamed Yazid Hambli, a relevé, pour sa part, que le commerce du troc, ouvrant la voie à l'exportation de produits vers les pays du Sahel, est "une formule stratégique à portée sociale raffermissant les relations avec les pays voisins", avant d'appeler à la diversification des exportations vers le marché africain à même de relancer le mouvement commercial par l'association des opérateurs dans la démarche. La rencontre a vu la participation de ministres, des ambassadeurs des pays africains voisins de l'Algérie, des ambassadeurs d'Algérie dans ces pays, de représentants du patronat et d'associations professionnelles, de directeurs d'établissements financiers et de banques, de présidents de cours et d'opérateurs publics et privés.