Nul doute que le commerce du troc revêt une importance particulière pour les pays du Sud, eu égard au développement des échanges commerciaux et économiques qu'il suscite, et valorise la position stratégique des wilayas frontalières. De plus, ce type de commerce, contribue aussi bien au rapprochement des pays qu'au renforcement du développement local. C'est pourquoi, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a mis en avant l'importance d'actualiser la loi régissant le commerce de troc et de relancer la foire internationale El-Mouggar, suspendue depuis 1975. D'ailleurs, M. Djellab avait présidé dimanche dernier une réunion avec des représentants des ministères des Affaires étrangères, de l'Intérieur, des Finances (les services des Douanes, la Banque d'Algérie et les services des Impôts), de l'Agriculture et du Tourisme ainsi que le Secrétaire général de la wilaya de Tindouf, consacrée à la révision et l'actualisation de la loi régissant et encadrant le commerce de troc dans les wilayas frontalières, indique un communiqué du ministère du secteur. Et là, le ministre n'a pas omis de relever l'importance et surtout la nécessité de mettre à jour les listes des marchandises de troc conformément aux besoins des wilayas frontalières en vue de créer une dynamique commerciale entre les populations des wilayas frontalières et les pays limitrophes. Et c'est ce qui permet justement de développer des échanges commerciaux et économiques et valoriser la position stratégique des wilayas frontalières. "Cette décision fait suite aux instructions du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui accorde un intérêt particulier à la création d'une dynamique commerciale et au drainage des investissements au niveau des wilayas frontalières, a soutenu le ministre. Mieux encore, cette démarche, explique M. Djellab, permettra la création d'emplois dans les wilayas frontalières qui verront, incessamment, la mise en place de bases logistiques devant constituer le point de départ des exportations algériennes vers les autres pays africains. Et une des meilleures actions permettant de sensibiliser et surtout de confirmer les avantages de ce type de commerce pour les régions du Sud, le ministre du Commerce a présidé une deuxième réunion, en présence du Secrétaire général de la wilaya de Tindouf, les représentants de la Société algérienne des foires et exportations (SAFEX), de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX) et de cadres centraux du ministère, portant sur la relance de la foire internationale El Mouggar, dont la 9e édition se tiendra à Tindouf début février 2019 et ce, depuis son arrêt en 1975. Cette foire revêt une très grande importance pour le développement des relations avec les pays africains puisque plusieurs pays voisins participeront à cette manifestation économique et commerciale. D'ailleurs, le ministre du Commerce a bien tenu à souligner que cette manifestation ne devrait plus se limiter au concept traditionnel mais revêtir une dimension qui s'inscrit en droite ligne de la nouvelle stratégie adoptée par le gouvernement pour la promotion des exportations hors hydrocarbures. Cette foire El Mouggar doit refléter la dynamique et la diversification économiques, culturelles et touristiques de l'Algérie aujourd'hui. Là, il est utile de rappeler que pour favoriser ce genre de commerce, une nouvelle association patronale a vu le jour en mars 2017 pour défendre les intérêts des opérateurs ayant des liens d'affaires avec les pays d'Afrique de l'Ouest. Cette association a pour nom l'" observatoire des opérateurs économiques et des hommes d'affaires algériens en Afrique de l'Ouest ". Elle est constituée d'une cinquantaine d'opérateurs économiques nationaux en activité dans cette partie du continent africain. Elle a pour président Mohamed Dahaj. Six mois plus tard, l'Observatoire, avait signé sa première initiative publique depuis sa création, en appelant à la révision de la législation algérienne relative au troc frontalier. Elle a souhaité que la liste des produits et marchandises éligibles à cette activité commerciale et économique, limitée pour l'instant aux produis alimentaires et agroalimentaires, soit élargie aux produits industriels. " Le développement du commerce de troc frontalier en Algérie, et plus particulièrement dans quatre wilayas du Sud (Adrar, Tindouf, Tamanrasset et Illizi), est conditionné par la révision des textes de loi régissant cette activité qui représente un intérêt pour le développement économique de ces régions ", avait alors déclaré son président, Mohamed Dahaj. Aujourd'hui, c'est le ministre du secteur qui se réuni avec les responsables concernés pour la révision et l'actualisation de la loi régissant et encadrant le commerce de troc dans les wilayas frontalières.