Le programme actuel d'alimentation en eau potable dans la wilaya d'Alger sera maintenu jusqu'au mois de septembre prochain et cela grâce à des quantités additionnelles assurées par le dessalement d'eau de mer et le forage de puits, a indiqué, jeudi à Alger, le ministre des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi. Lors d'un point de presse organisé en marge d'une visite de travail et d'inspection effectuée en compagnie du wali d'Alger, Youcef Cherfa, M. Mihoubi a précisé qu'un apport de près 200.000 m3/jour sera assuré par les différentes stations de dessalement d'eau de mer et les puits artésiens qui seront mis en service prochainement, outre le potentiel des eaux des barrages et des stations de dessalement d'El Hamma, Cap Djenat et Fouka. Ces projets permettront la concrétisation du plan d'urgence lancé par le ministère en mois de juillet dernier et qui vise à sécuriser l'approvisionnement en eau potable dans la wilaya à Alger et cela jusqu'au mois de septembre prochain. Ce plan est élaboré sur la base du scénario "le plus défavorable" qui ne prévoit pas de changement conséquent en matière de pluviométrie au cours de cette période. Ainsi, le ministre a rassuré les citoyens quant à une alimentation "normale" (quotidienne) au cours du mois de Ramadhan, expliquant que l'échéance du mois de septembre correspond au début de la nouvelle saison des pluies. Quatre stations de dessalement d'eau de mer, actuellement entre réhabilitation et extension, seront réceptionnées avant la fin du mois de juin prochain, avec une capacité totale de plus de 32.500 m3/jour, destinée à la wilaya d'Alger, a-t-il fait savoir. Il s'agit de la station de Zéralda (Champs de tir) qui sera réhabilitée après son arrêt depuis 2013 et qui bénéficiera d'une extension pour porter sa capacité à 10.000 m3/jour. Elle sera livrée, au plus tard, en mois de juin et permettra d'alimenter 65.000 habitants. Lire aussi: Les horaires de distribution d'eau seront aménagés, si le stress hydrique persiste La deuxième station est implantée à Palm Beach (Staouali) et fera l'objet d'une extension grâce à une nouvelle station d'une capacité journalière de 5000 m3/jour dont le ministre a lancé les travaux, ce jeudi, et qui viendra étendre la capacité initiale de cette station (2500 m3/j). Elle sera livrée, pour sa part, en mois de juin et permettra d'alimenter 50.000 habitants. S'ajoute à cela, la station d'Ain Benian qui assurera, de son coté, une capacité de 10.000 m3/jour contribuant à soulager l'ensemble de la région Ouest de la capitale en matière d'alimentation en eau potable. Le plan d'urgence repose, en outre, sur les quelques 100 puits artésiens qui seront livrés, en totalité, avant la fin avril et qui injecteront, à terme, 160.000 m3/jour. L'objectif de ce plan est de compenser à hauteur de 30% la baisse du volume d'eau stocké dans les barrages en cas de persistance d'une faible pluviométrie, a mentionné M. Mihoubi qui a avancé des besoins quotidiens qui avoisinent les 600.000 m3/jour enregistrées dans la capitale. Le ministre, a appelé, toutefois, à une utilisation rationnelle des ressources en eau qui concerne tout autant les particuliers que les entreprises, estimant que cela était un "comportement responsable" de la part de tous. Il a insisté également sur la nécessité pour les sociétés de distribution d'eau, de combattre les fuites "directes et indirectes (branchements illicites) qui occasionnent des pertes d'eau de l'ordre de près de 40% pour les ramener aux standards internationaux qui avoisinent les 20% de déperdition. "La rationalisation de l'utilisation de l'eau doit continuer à être adoptée même dans le cas de l'amélioration des conditions pluviométriques", souligne M. Mihoubi rappelant les recommandations du Conseil international de l'eau qui prônent "une valorisation des ressources en eau" afin de permettre un accès à l'eau (à des proportions raisonnables) et à l'assainissement à tous, à l'horizon 2030.