La wilaya d'Oran a longtemps vécu avec des volumes d'eau potable n'ayant guère dépassé les 185.000 m3/jour, alors que ses besoins s'élevaient à pas moins de 300.000 m3/jour, note un récent rapport, rendu public par la Société de l'eau et de l'assainissement (SEOR) intitulé SEOR 2008-2014 «Le temps de la réussite». Dans ce document illustré par des graphes et autres courbes, la SEOR souligne, en effet, qu'entre 2001 et 2007, «la distribution d'eau potable avait subi une sévère politique de rationnement», notant que «la majorité des quartiers de la ville ne recevait l'eau qu'un jour sur quatre, alors que d'autres n'étaient approvisionnés qu'un jour sur sept.» Une situation qui a fini par être inversée grâce aux efforts de l'Etat, dès 2009 où les apports en eau sont passés à 285.000 m3/jour et ont continué leur ascension pour arriver à 300.000 en 2010 et se stabiliser à hauteur de 350.000 de 2011 à 2013. Des résultats réalisés, également, grâce aux «multiples actions entreprises par la SEOR, dans le cadre de son business plan (2008-2013), notamment en matière de distribution efficiente.» Ces actions, ajoute la SEOR dans son rapport, «ont concerné autant l'organisation de l'activité que la réhabilitation des ouvrages de production et de stockage, la rénovation et l'extension du réseau, la détection et la réparation des fuites. Par ailleurs et selon la direction des Ressources en eau (DRE) de la wilaya d'Oran «Oran a réussit, au cours des 10 dernières années, à passer du statut de wilaya déficitaire en ressources en eau à une wilaya quasiment excédentaire». En 2013, a-t-on indiqué, «la dotation brute par habitant est de 200 litres/jour. L'alimentation en H24 touche 99,7 % de la population. Les besoins en AEP de la wilaya sont estimés à 325.000 m3/jour, alors que la production avoisine les 350.000 m3. «La même direction a noté, récemment, que la wilaya dispose d'un «réseau linéaire d'AEP estimé à 2.773 km de conduites, équipé de 49 stations de pompage, 73 forages et puits, 03 stations de dessalement, 1 unité de déminéralisation et 194 réservoirs». Selon la Société de eaux d'Oran (SEOR), les besoins quotidiens de la wilaya sont satisfaits à partir de : la station de déminéralisation de Brédéah, avec un apport variant entre 15.000 et 20.000 m3/jour, la station de dessalement d'eau de mer de Mostaganem qui apporte à la wilaya entre 76.000 et 80.000 m3/jour, le transfert MAO avec 120.000 à 125.000 m3/jour, le transfert Tafna (150.000 m3) et la station de dessalement Kahrama' (jusqu'à 60.000 m3). Le reste des ressources provient des puits et forages qui apportent entre 6.000 et 8.000 m3/jour. Les capacités de production de la wilaya devront, dans les prochains mois, connaître une hausse, jamais égalée, avec l'entrée en service de la station de dessalement d'eau de mer d' El Mactaâ'. Une station dont la capacité optimale de production est de l'ordre de pas moins de 500.000 m3/jour. Avec une capacité de production journalière de 500.000 m3, cette usine de dessalement d'eau de mer devra être la plus grande station au monde, en service. Elle permettra de couvrir l'ensemble de la demande de la wilaya d'Oran dont les besoins actuels tournent autour de 350.000 m3/jour. La production excédentaire sera destinée à alimenter une partie des besoins des wilayas de Mostaganem, Mascara et Relizane. Ce projet est, rappelle-t-on, un investissement de l'ordre de 492 millions de dollars, financé à hauteur de 70%, sous forme d'emprunt bancaire (Banque nationale d'Algérie - BNA) et de 30% sur fonds propre des 3 actionnaires composant la Société du projet « Tahlyat Myah Maqtaâ » (TMM). Une société par actions détenue à 43 % par Algerian Energy Company (AEC SPA), à 10% par l'Algérienne des eaux (EP ADE) et à 47% par Menaspring Pte Ltd (Singapour). Les deux acheteurs de l'eau produite par l'usine d'El Mactaâ seront Sonatrach et l'ADE, à la faveur d'un contrat-vente achat d'eau (CVAE) d'une durée de 30 ans. L'exploitation de l'usine sera confiée, quant à elle, à Hyflux Operation & Maintenance Algérie (HOMA).