La campagne électorale pour les législatives du 12 juin prochain a débuté jeudi, en prévision d'un scrutin devant permettre l'élection des membres de la future Assemblée populaire nationale (APN) pour les cinq prochaines années, une assemblée dont il est attendu un rajeunissement et davantage de compétences en son sein. La loi organique relative au régime électorale stipule que "la campagne électorale est déclarée ouverte 23 jours avant la date du scrutin" et "s'achève 3 jours avant la date du scrutin". Elle énonce que "nul ne peut, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit", faire campagne, en dehors de la période prévue par la loi et que tout candidat aux élections "bénéficie d'un accès équitable aux médias audiovisuels autorisés". La loi stipule aussi que tout candidat ou personne qui participe à une campagne électorale doit s'abstenir de tenir tout discours haineux et toute forme de discrimination. Les représentants des partis politiques et des listes indépendantes en lice ont signé mardi la Charte d'éthique des pratiques électorales qui se veut un cadre déterminant le comportement éthique attendu des acteurs et participants au processus électoral. Au volet financement, la loi dispose que la campagne électorale est financée, notamment, au moyen de ressources provenant de la contribution des partis politiques (cotisations des membres et revenus liés à l'activité du parti), de l'apport personnel du candidat, des dons en numéraire ou en nature provenant des citoyens personnes physiques et des aides éventuelles que peut accorder l'Etat aux jeunes candidats dans les listes indépendantes. Les législatives du 12 juin sont marquées par une tendance inédite: sur les 1.483 listes de candidats en course, il y a plus de listes d'indépendants que de listes présentées par des partis politiques (837 listes d'indépendants et 646 listes de partis politiques), a indiqué l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Même les partis ont inclus des indépendants sur leurs listes: à titre d'exemple, 65 % des candidats sur les listes du Mouvement El-Bina ne sont pas des militants de cette formation et sur 584 candidats se présentant sous l'étiquette du Mouvement de la société de la paix (MSP), 330 n'ont pas la carte de ce parti. Lire aussi: La course électorale sera lancée jeudi, 3 mois après la dissolution de l'APN Le dispositif législatif encadrant l'opération électorale contient des dispositions pour garantir la protection du scrutin contre les actes de malveillance dans l'intention de perturber le déroulement normal du scrutin et l'exercice libre du droit électoral par les citoyens. Le président de l'ANIE, instance qui supervise tout le processus électoral, a assuré que toutes les dispositions garantissant la probité et la transparence de la campagne électorale et du vote, d'une part, et le respect des mesures de prévention contre le coronavirus, d'autre part, ont été prises. Un plan de prévention sanitaire contre le Covid-19, couvrant les encadreurs, les centres et les bureaux, a été mis en place à cet effet, en coordination avec le ministère de la Santé et l'ensemble des services concernés. Dans le cadre de l'encouragement des jeunes à participer à la vie politique et intégrer les assemblées élues, les dépenses de la campagne électorale des jeunes candidats indépendants, inhérentes aux frais d'impression des documents, de frais d'affichage et de publicité, de frais de location de salles et de frais de transport, sont prises en charge par l'Etat. Ces élections législatives sont organisées dans la cadre de nouvelles dispositions légales. La loi organique relative au régime électoral, modifiée et complétée, instaure un nouveau mode de scrutin: le scrutin de liste ouverte à la proportionnelle avec vote préférentiel sans panachage. Elle se distingue, également, par rapport aux précédentes par la limitation à deux des mandats parlementaires et "encourage la participation des jeunes à la vie politique, comme elle réhabilite le mérite et surtout éloigne l'argent de toute influence sur le libre choix des électeurs".