La campagne électorale des législatives du 12 juin prend fin mardi à minuit après 20 jours d'activités au cours desquels les représentants de parti politique et de listes d'indépendants ont tenu meetings et rencontres de proximité pour faire connaitre leurs programmes et exhorter les électeurs à participer en force à ce scrutin "crucial" pour la stabilité du pays et la relance du développement. La loi organique relative au régime électoral stipule que "la campagne électorale est déclarée ouverte 23 jours avant la date du scrutin" et "s'achève 3 jours avant (cette) date". Elle énonce que "nul ne peut, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit", faire campagne en dehors de la période prévue par la loi. Avec la fin de la campagne, commencera la période de silence électoral jusqu'au jour du scrutin. La loi organique relative au régime électoral interdit la diffusion et la publication de sondages portant sur les intentions de vote des électeurs 72 heures avant la date du scrutin sur le territoire national et 5 jours pour la communauté nationale établie à l'étranger. Les représentants des partis politiques et des listes indépendantes en lice ont signé avant le début de la campagne une Charte d'éthique des pratiques électorales qui se veut un cadre déterminant le comportement attendu des acteurs et participants au processus électoral, prohibant notamment le discours violent et discriminatoire. Le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), instance qui supervise tout le processus électoral, Mohamed Charfi, a indiqué samedi que la campagne électorale a vu depuis son lancement le 20 mai l'organisation de 6.098 activités. Il s'est félicité de son déroulement sans incidents, en dépit de dépassements relatifs au non-respect du protocole sanitaire et à l'affichage anarchique. Il a relevé que 1.548 jeunes de moins de 40 ans candidats sur des listes indépendantes ont bénéficié, pour mener leur campagne électorale, d'aides d'une valeur de plus de 460 millions de dinars. Ces aides concernent la prise en charge par l'Etat des dépenses relatives aux frais d'impression des documents, d'affichage et de publicité, de location de salles et de transport, tel que le prévoit la loi. M.Charfi a noté aussi que 13.009 jeunes sont candidats aux élections législatives dont 5.743 femmes, alors que le nombre de candidats de niveau universitaire atteint 19.942, soit 74 % de l'ensemble des candidats, estimant que ce fait indique que la prochaine Assemblée populaire nationale (ANP) connaitra une "véritable dynamique". Lire aussi: Législatives: fin de la campagne mardi, marquée par des appels à une forte participation Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, s'est lui aussi félicité du déroulement "serein et apaisé" de la campagne électorale, soulignant que le scrutin doit également se dérouler dans la sérénité pour que les citoyens puissent "exercer librement leur droit garanti par la Constitution". Le porte-parole du gouvernement a prévenu que toute action visant à empêcher les citoyens d'exercer un acte "aussi fondamental" que l'acte électoral sera réprimée pénalement avec "la manière la plus sévère". "C'est vraiment désolant de donner l'image de ce qu'on a vu lors du référendum constitutionnel, des urnes saccagées et des bulletins volés. Tout cela est strictement et gravement condamné par le nouveau dispositif pénal", a-t-il ajouté. Ces élections législatives sont organisées dans la cadre de nouvelles dispositions légales. La loi organique relative au régime électoral, modifiée et complétée, instaure un nouveau mode de scrutin: le scrutin de liste ouverte à la proportionnelle avec vote préférentiel sans panachage. Elle se distingue également par rapport aux précédentes par la limitation des mandats parlementaires à deux et "encourage la participation des jeunes à la vie politique". Elle entend en outre "réhabiliter le mérite et surtout éloigner l'argent de toute influence sur le libre choix des électeurs".