ALGER – Des experts nationaux et internationaux ont préconisé, mercredi à Alger, de s'appuyer sur des outils innovants pour mieux rationnaliser l'utilisation des ressources et permettre une relance économique dans le strict respect des exigences environnementales. Présentant un exposé, lors d'une rencontre-débat organisée par le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) sur les politiques environnementales en Algérie, l'experte italienne en droit de la mer et de l'environnement, Daniela Addis, a souligné le rôle de l'innovation dans la réalisation d'une transition verte. Elle a aussi mis l'accent sur la nécessité de promouvoir une économie durable qui respecte la nature avec une utilisation rationnelle des ressources tout en encourageant le recyclage. De son coté, le chef du programme Avenir de l'environnement mondial du PNUD (Kenya), Pierre Boileau, a appelé à entreprendre un travail collégial pour améliorer la condition environnementale. Il a préconisé la révision des systèmes alimentaires en les rendant plus écologiques, en réduisant, notamment, le gaspillage, cela en plus d'accélérer la transition énergétique. Pour sa part, le président du CNESE, Rédha Tir, a soutenu que la question environnementale est "intégrée" à la relance économique nationale vu que l'économie, selon lui, est liée à l'utilisation des ressources naturelles du pays. "Le CNESE milite pour l'institution d'une entité qui sera en charge de la transition écologique qui permettra à l'Algérie de contribuer à lutte contre les changements climatiques", a-t-il indiqué. Lire aussi: Le CNESE étudie les possibilités de fabriquer une voiture électrique algérienne Il a évoqué, dans ce sens, l'évolution du droit international de l'environnement vers un droit d'ingérence environnementale qui exige le respect des accords internationaux déjà ratifiés par l'Algérie. M.Tir a détaillé, également, les modèles d'évolution économiques développés par le CNESE qui seront "opérationnels à partir de l'année prochaine". Il s'agit du modèle algérien vert, du modèle de simulation économique et écologique et du modèle d'équilibre général de l'économie tenant compte des aspects environnementaux. Ces modèles reposent sur la collecte d'énormément de données afin d'en garantir l'efficacité, une collecte dans laquelle tous les secteurs doivent s'impliquer, selon M. Tir qui a dénoncé ce qu'il a qualifié de "myopie administrative" avec "certains départements qui ne pensent qu'à leur secteur"