Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "profondément préoccupé" par la forte "détérioration" de la situation au Sahara occidental occupé, qualifiant la reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario, de "revers majeur" pour les efforts visant à trouver une solution "pacifique, durable et mutuellement acceptable au conflit" sahraoui. "La situation au Sahara occidental s'est considérablement détériorée depuis mon dernier rapport", déplore M. Guterres dans la mouture préliminaire du rapport sur la situation au Sahara occidental, consulté par l'APS. "Je suis profondément préoccupé par les événements survenus au Sahara occidental", notamment après la rupture du cessez-le-feu de 1991 et la reprise des hostilités entre le Maroc et Front Polisario en novembre 2020. Selon le chef de l'ONU, la reprise des hostilités et la pandémie de COVID-19 en cours "ont considérablement modifié l'environnement opérationnel de la MINURSO, limitant la capacité de la Mission à mettre en œuvre son mandat". Pour Guterres, la reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario constitue "un revers majeur" pour les efforts en cours visant "la réalisation d'une solution politique à ce différend de longue date". Il a en outre mis en garde contre "un risque évident d'escalade tant que les hostilités persistent". A cet effet, le chef de l'ONU appelle les parties au conflit à "désamorcer la situation et à cesser immédiatement les hostilités", avant d'ajouter: "la reprise du processus politique est on ne peut plus urgente. Il demeure absolument essentiel que les parties s'entendent sur la nomination d'un envoyé personnel (du SG de l'ONU) pour relancer le dialogue politique sur le Sahara occidental". Il se dit toutefois convaincu qu'"une solution est possible malgré le récent revers important". Et de poursuivre: "Maintenant plus que jamais, trouver une solution politique, durable et mutuellement acceptable qui assurera l'autodétermination du peuple du Sahara occidental conformément aux résolutions 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019) et 2548 (2020) requiert une forte volonté politique de la part des parties, ainsi que de la communauté internationale". "Donc, je réitère mon appel aux membres du Conseil de sécurité, aux amis du Sahara occidental et aux autres acteurs concernés à encourager le Maroc et le Front Polisario à s'engager de bonne foi et sans conditions préalables dans le processus politique dès la nomination de mon nouvel envoyé personnel", préconise M. Guterres.