Le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a affirmé que l'ONU examinait la situation au Sahara Occidental «au titre des questions relatives aux territoires non autonomes et à la décolonisation». «La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième commission) de l'Assemblée générale et le Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux examinent la situation au Sahara Occidental ''au titre des questions relatives aux territoires non autonomes et à la décolonisation''», précise M. Guterres dans son nouveau rapport sur la situation au Sahara Occidental qui couvre la période du 1er septembre 2020 au 31 août 2021. Il rappelle, dans ce contexte, que le Conseil de sécurité «appelle de ses vœux, dans des résolutions successives à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui assure l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental». Se disant «gravement préoccupé» par la «dégradation» de la situation au Sahara Occidental, le SG de l'ONU a déploré la reprise des hostilités entre le Maroc et le Front Polisario qui, selon lui, constitue «un recul considérable par rapport à la recherche d'une solution politique à ce différend de longue date». Persuadé qu'une solution est possible «La reprise du processus politique ne pourrait être plus urgente. Il demeure absolument essentiel que les parties se mettent d'accord sur la nomination d'un Envoyé personnel pour relancer le dialogue politique sur le Sahara Occidental», note Guterres dans le document. À cet effet, il appelle encore une fois les membres du Conseil de sécurité, les amis du Sahara Occidental et les autres acteurs concernés à «encourager le Maroc et le Front Polisario à s'engager de bonne foi et sans conditions préalables dans le processus politique», après la nomination du nouvel envoyé personnel de Guterres, Staffan de Mistura. Par ailleurs, le SG de l'ONU se dit «persuadé qu'une solution est possible malgré l'important recul récemment subi». «Aujourd'hui plus que jamais, pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental conformément aux résolutions 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019) et 2548 (2020) du Conseil de sécurité, il faudra que les parties et la communauté internationale fassent preuve d'une volonté politique résolue», souligne-t-il encore. Brahim Ghali indigné De son côté, le Président sahraoui, Brahim Ghali, dans un message adressé mardi au SG de l'ONU, Antonio Guterres, en réaction au rapport soumis au Conseil de sécurité, a précisé que «le Front Polisario fustige le mutisme du Secrétariat général de l'ONU qui ne veut pas appeler les choses par leurs noms et pointer du doigt l'Etat d'occupation marocaine, considéré comme responsable direct et unique de la violation du cessez-le-feu qui a duré près de 30 ans, étant une partie intégrante du plan de règlement conjoint ONU-OUA (UA actuellement) et accepté par les deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc) en août 1988, puis approuvé par le Conseil de sécurité dans ses rapports 658 (1990) et 690 (1991). Deux civils sahraouis blessés dans une attaque de drone marocain Deux civils sahraouis ont été blessés ce mardi et leur voiture détruite suite à une attaque de drone marocain dans la localité de Mhiriz dans les zones libérées du Sahara Occidental, a indiqué mercredi une source sahraouie. «Hier, deux civils sahraouis ont été blessés et leur voiture détruite suite à une attaque de drone marocain dans la localité de Mhiriz dans les zones libérées du Sahara Occidental», a écrit cette source sur le réseau social «Twitter». «C'est la quatrième fois que l'armée marocaine attaque des civils depuis la reprise de la guerre en novembre 2020», a-t-il rappelé. Répressions, harcèlement Dans les territoires occupés, la militante sahraouie Sultana Khaya, assignée à résidence depuis 11 mois dans la ville occupée de Boudjdour, a été victime d'une nouvelle agression physique perpétrée par les forces de sécurité marocaines, rapportent des médias sahraouis. Selon les mêmes sources, Sultana Khaya et sa sœur Al-Waara ont été victimes d'une nouvelle agression brutale, alors que leur mère, Minatu Embeirik âgée de 84 ans, est également victime de la répression marocaine. R. I./APS