Les déclarations du président français Emmanuel Macron sur l'Algérie sont "extrêmement belliqueuses" et relèvent d'une "méconnaissance des règles de la diplomatie et de géopolitique", a affirmé, mardi à Alger, le chercheur et analyste politique, Ahmed Bensaada. Intervenant sur les ondes de la radio nationale, cet analyste a estimé que les "propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément" au président Emmanuel Macron sont "extrêmement belliqueuses et gratuites". Ces déclarations "relèvent d'une "méconnaissance des règles de la diplomatie et de géopolitique", a expliqué ce chercheur qui intervenait depuis Montréal. Enumérant les "bourdes" du président français à l'international, Ahmed Bensaada a soutenu, à ce titre, que "la France n'a pas un président de carrure internationale". Néanmoins, il a estimé que "ce qu'il ( Macron) a fait n'est pas innocent". Il en veut pour preuve la dernière sortie médiatique du président français. "Il ne s'est pas excusé, il a tourné en rond pour justifier ses déclarations", a-t-il fait remarquer. Qualifiant ces déclarations d'"insensées", ce chercheur a affirmé que les propos de Macron sur l'Algérie "épousent les idées d'organisations classées par l'Algérie comme terroristes" et "aident le Makhzen". Selon Ahmed Bensaada, les propos tenus par Macron sur l'Algérie ont "plusieurs buts". Le premier objectif est d'ordre "politique" avec l'approche de la présidentielle française. "Il cherche à glaner des voix à l'extrême droite française", a-t-il expliqué. Le deuxième but a trait à "la perte de vitesse de l'armée française au Mali", alors que le troisième but ne peut s'expliquer que par "une collusion avec le Maroc" dans un contexte régional de tension avec l'Algérie qui avait décidé, le 24 août dernier, de rompre ses relations diplomatiques avec ce pays voisin. "Le Maroc est protégé par la France", a-t-il rappelé. Le quatrième but, a-t-il poursuivi, a trait "au revers essuyé par la France dans l'affaire de vente de sous-marins à l'Australie". Il a évoqué, à ce propos, "le déclin de la France", soulignant que "75% des Français le pensent d'ailleurs" Cet analyste s'est dit, par ailleurs, "étonné" que "le président français qui avait pour leitmotiv +tourner la page+, lui, n'a pas tourné la page". "Ses déclarations vont à l'encontre de l'apaisement", a-t-il ajouté. Il a conclu en confirmant l'existence d'une guerre de 4ème génération (révolution de l'information) contre l'Algérie, affirmant que le président français "participe directement à cette guerre".