Des enseignants et docteurs en droit, charia et économie ont appelé, mercredi à Alger, à assurer "la protection juridique" indispensable à la sécurisation des biens Wakfs, avec nécessité d'accélérer la restauration des anciens biens wakfs qui devront être " un levier important" pour le développement de l'économie nationale. Les participants à une conférence organisée par la Radio Coran intitulée "Rôle des biens Wakf dans le développement socio-conomique", ont affirmé que les biens Wakfs en Algérie "remontent à plusieurs siècles, avant qu'ils ne soient spoliés durant la période coloniale, ce qui requiert l'actualisation du système juridique qui encadre ce secteur, notamment dans le contexte des agressions répétées qui portent atteinte à ces biens. Docteur Saïd Bouizri, membre du Haut conseil islamique (HCI) a estimé, dans son intervention sur "Les lois régissant les biens wakfs", que "certains textes requièrent une révision et une vision critique", en vue de concrétiser les portées pour lesquelles ils ont été mis en place. Affirmant à ce titre que la protection des biens wakfs, notamment les anciens wakfs (certains âgés de trois siècles), " contribuera à la création de nouveaux biens", le même intervenant a cité "des milliers" de cas d'agression sur les biens Wakf supposés contribuer au développement et à la diversification des recettes de l'économie nationale, parallèlement à leur aspect caritatif. Dr. Bouizri a également appelé à "la nécessité de la formation qualifiante des magistrats, en termes de jurisprudence et de la charia, en vue de trancher les questions qui relèvent des magistrats, à l'effet de remédier aux vides juridiques qui n'ont pas ranché tous les aspects des conflits". Selon lui, la création de l'Office national des wakfs et de la zakat "permettra dans une large mesure" de concrétiser l'objectif escompté du concept de wakf contenu dans la charia", a-t-il indiqué avant d'ajouter qu'"il importe aujourd'hui de tirer profit de tous les cadres juridiques qui régissent ce domaine, y compris les traités internationaux qui peuvent être employés au service du Wakf algérien à l'étranger". Pour sa part, l'Inspecteur central auprès du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, Mourad Trakia a passé en revue les principales étapes de la récupération des domaines wakfs en Algérie depuis l'indépendance, "souvent épineux avant de repenser aux projets d'investissement à travers des wakfs à employer au service de l'intérêt général en attendant leur concrétisation progressive dès l'entrée en vigueur de l'Office national des Wakfs et de la Zakat. Dr. Djamel Mohamed, expert en économie et membre du Haut Conseil islamique (HCI) a, quant à lui, évoqué l'aspect socio-économique des wakfs, qu'il a appelé "secteur économique tertiaire", "non encore exploité comme il le faut. "Les recettes des wakfs auraient pu constituer la contrepartie requise des transferts sociaux de solidarité en Algérie pour lesquels un budget énorme est consacré", a-t-il relevé, ajoutant que "les domaines d'investissement des wakfs sont assez étendus et ne doivent pas être associés uniquement à l'action de charité mais plutôt à la création de richesses et de revenus financiers en tant qu'outil pour multiplier les recettes à réemployer de façon continue". De son côté, le directeur de la Chaîne, Hamdi Aissa a indiqué que l'organisation de cette conférence vient "pour mettre en exergue l'état des biens Wakfs en Algérie et trouver les concepts à même de valoriser le grand patrimoine que recèle notre pays en le transformant en une base d'investissement et partant, contribuer à la relance socio-économique requise".